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La guerre totale
contre l'Etat Islamique (EI, Daech), en Irak et en Syrie, se met, lentement, en
place avec le renforcement des rangs de la coalition internationale, à laquelle
avait appelé le président américain Barack Obama. Né de l'éclatement du groupe
terroriste Etat Islamique en Irak et au Levant (EIIL), l'EI, dont les rangs ont
été renforcés par des éléments d'Al Qaida et rejoint par des djihadistes
arabes, asiatiques, européens, est, aujourd'hui, au centre d'une guerre
implacable. L'EI, dirigé par Baghdadi, qui s'est autoproclamé khalife des
musulmans, concentre, depuis vendredi, les efforts d'une coalition
internationale dirigée par les Etats-Unis pour le combattre, en Syrie et en
Irak, où il s'est solidement implanté, mettant même en déroute l'armée
irakienne. Le Royaume-Uni, le Danemark et la Belgique ont annoncé rejoindre les
rangs de la coalition internationale, formée par les Etats-Unis et la France,
ainsi que par la Jordanie, l'Arabie Saoudite, les Emirats arabes unis, Qatar,
Bahreïn. Mais, dans cette guerre contre Daech, en particulier des tirs aériens
ciblés contre les positions de l'EI, l'intervention militaire de la coalition
internationale se distingue par une belle mésentente. La France refuse, pour le
moment, d'intervenir, en Syrie, arguant que cette action favorise le régime
syrien, en prise à la rébellion et aux groupes de Daech. Par contre, Paris
participe, avec les Etats-Unis, à la demande de l'Irak, dans des opérations
militaires contre les positions de l'EI, dans plusieurs villes du pays, et,
surtout, pour stopper l'avancée des terroristes vers Baghdad. Les cinq pays
arabes, faisant partie de cette coalition, eux, également, n'interviennent pas
en Irak, mais épaulent les Etats-Unis, dans les frappes aériennes contre les
positions de Daech.
Pour la première fois, depuis l'intervention US, en Syrie, contre les groupes de Daech, la coalition internationale, qui se met, progressivement, en place, a frappé, hier, samedi, des cibles du groupe Etat islamique, dans la province syrienne de Homs, au centre du pays, et à Minbej, ville tenue par les djihadistes, dans la province d'Alep, plus au nord, ainsi que dans celle de Raqa, fief de Daech dans l'est syrien, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH). Dans la nuit de vendredi, les frappes de la coalition internationale ont ciblé des installations pétrolières, tenues par les groupes de l'EI dans la province de Deir Ezzor, dans l'est de la Syrie. Des frappes ont, également, visé, vendredi, un centre de commandement de l'EI, près d'al-Mayadine, dans la même province, ainsi que des installations pétrolières et une base des djihadistes, dans la province de Hassaka (nord-est). De son côté, le Pentagone a confirmé les raids menés en Syrie, qui ont détruit des chars du groupe, à Deir Ezzor, ainsi qu'en Irak, contre les positions de l'EI, dans la région pétrolière de Kirkouk (nord) et à l'ouest de Bagdad. Depuis leur début, mardi, les frappes en Syrie ont tué 141 djihadistes, parmi lesquels 129 étrangers dont 84 affiliés à l'EI, selon une ONG syrienne. Pour autant, sur le volet politique, les Etats-Unis, par la voix de leur chef de la diplomatie John Kerry, ont rappelé que leur intervention militaire en Syrie, contre l'EI, ne saurait être assimilée à un soutien au régime de Bachar Al Assad. Washington a, ainsi, exclu toute participation de la Syrie à la coalition et soutient des factions rebelles considérées comme modérées, qui luttent à la fois contre les djihadistes de l'EI et le régime. Moscou, de son côté, estime que les frappes en Syrie revêtent un caractère illégal, tant qu'elles ne sont pas effectuées en coordination avec Damas. Par contre, l'Iran a, clairement, prévenu les djihadistes de l'EI qu'il n'hésiterait pas à l'affronter sur le territoire irakien s'il s'avisait de s'approcher de la frontière iranienne. Daech contrôle, notamment, de larges secteurs dans une province frontalière de l'Iran, celle de Diyala. |
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