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AXA Algérie : «Nous voulons être leader dans l'assurance de personnes»

par Mohamed Mehdi

Les deux filiales, dommage et assurance vie, de la compagnie AXA Algérie ont totalisé un chiffre d'affaires (CA) de près de 2 milliards de DA en 2013, avec un équilibre rarement atteint par les autres compagnies du secteur entre la branche automobile et l'assurance corporate, a expliqué hier Adelane Mecellem, Chief Executive Officer AXA Algérie, qui était l'invité de Radio M, la webradio de Maghreb Emergent.

« La croissance était au rendez- vous», affirme M. Mecellem précisant que le CA, «qui correspond au business plan de la société» est réparti à «près de 1,3 MDA pour la filiale AXA Assurance Dommage et environ 700 millions DA pour AXA Assurance de Personnes». Mais, les deux filiales sont «encore déficitaires» car AXA Algérie «est toujours en phase d'investissement». Il est prévu que AXA Assurance de Personnes et AXA Assurance Dommage «enregistreraient leurs premiers résultats positifs respectivement en 2015 et 2016», a ajouté le CEO de la compagnie d'assurance.

A septembre 2014, AXA Algérie compte «52 agences réparties sur une vingtaine de wilayas». En 2013, la société a développé d'autres partenariats de distribution en banque-assurance et avec des concessionnaires «pour multiplier les points de contacts pour vendre nos produits d'assurance». Interrogé sur l'écart relativement réduit entre le CA de l'assurance dommage et celui de l'assurance vie, comparativement à d'autres compagnies du secteur, Adelane Mecellem explique que la situation des deux marchés «est complètement différente. Le marché du dommage est très compétitif et relativement développé. Gagner des parts de marché dans l'assurance dommage est plus compliqué que sur l'assurance de personnes. A fin 2013, on prend 1,3% du marché de l'assurance dommage». Selon le PDG d'AXA Algérie, le chiffre d'affaires de la compagnie est «correctement réparti». «Nous avons un tiers du CA sur l'automobile, un tiers sur le dommage corporate, et un tiers sur les assurances de personnes. Et sur ce dernier aspect, c'est essentiellement sur les contrats groupe, la prévoyance collective et santé», précise encore le PDG de l'assureur.

Actionnaires et partenaires

A propos de la répartition à parts égales dans l'assurance dommage entre l'automobile et le corporate, alors que d'autres sociétés enregistrent des taux allant jusqu'à 80% pour l'assurance automobile, le patron d'AXA Algérie estime que « c'est un choix. On ne veut pas avoir un portefeuille déséquilibré. Nous œuvrons pour que cette répartition soit tout le temps respectée». L'équilibre avec l'assurance corporate est-il le fait que la compagnie soit détenue à 51% par des capitaux publics et qu'elle bénéficierait donc de l'apport des entreprises étatiques? «Le statut d'EPE de AXA Algérie devrait donner un accès plus facile au secteur public», car «comme tout le monde sait, le secteur public préfère encore s'assurer chez les compagnies publiques d'assurance. Mais, au risque de vous décevoir, ce n'est pas le cas», répond M. Mecellem. AXA Algérie, qui compte quelques entreprises publiques parmi ses clients, notamment en assurance groupe, «est entrain de démarcher» dans les sociétés nationales en «faisant valoir cette identité d'entreprise publique».

Interrogé sur la nature de ses relations avec les deux actionnaires publics (Banque éxtérieure d'Algérie et le Fonds national d'Investissement), Adelane Mecellem les qualifie « d'excellentes ». « Je ne dirais pas que ça s'est fait dans la douleur, mais on va dire que c'était un petit peu long, puisque c'est la première expérience algérienne d'un partenariat 51/49 », mais en plus, « il y avait des questions pratiques qui n'étaient pas élucidées » au moment de la conclusion de l'accord de partenariat. Il cite, à titre d'exemple, les statuts d'une société 51/49. « Fallait-il les signer chez les domaines ou chez un notaire. Cela a pris trois semaines avant qu'on ait une réponse officielle. Il y a eu plein de questions comme celles-là qui ont fait que ça a pris un peu de temps», ajoute le CEO d'AXA Algérie.

Le « pacte des actionnaires » entre les trois entités (BEA, FNI et Groupe AXA) stipule que le «management opérationnel des deux compagnies d'assurance est conduit complètement par le Groupe AXA». «Certes, les décisions stratégiques sont prises par les trois actionnaires, dans le cadre du Conseil d'administration et de l'Assemblée générale». A propos de «décisions stratégiques», l'invité de Radio M explique: «Si demain AXA Algérie souhaiterait fusionner ou racheter une compagnie sur le marché algérien, ça ne peut se faire sans l'accord de nos deux partenaires. Maintenant si nous voulons commercialiser une nouvelle formule d'assurance automobile, c'est une décision qui est prise uniquement par le groupe AXA».

Leader dans quatre ans

La relation d'actionnariat, consignée dans les statuts, entre les trois entités a atteint le stade de partenariat, explique le CEO d'AXA Algérie. «Avec la BEA nous avons un partenariat de banque-assurance. Nous distribuons nos produits d'assurance dans les agences de la BEA». Aujourd'hui, la banque-assurance représente «une toute petite partie dans notre chiffre d'affaires», mais «en général, et même dans les autres pays, cette activité ne se développe pas dès le premier jour», explique-t-il. L'invité de Radio M précise encore que «deux accords de banque-assurance ont été signés avec Société Générale Algérie (SGA) et BNP El-Djazaïr». Il révèle aussi que la relation entre AXA Algérie et les banques (BEA, SGA et BNP) est «exclusive dans un seul sens». «Un banquier quand il a un assureur partenaire, il est unique. Mais, un assureur peut avoir plusieurs banquiers partenaires». «Une situation qui ne peut pas déranger la BEA, qui est actionnaire et partenaire, puisque multiplier les accords banque-assurance permet d'augmenter le CA de AXA Algérie».

La compagnie souhaiterait être «leader dans les assurances de personnes» dans «les trois ou quatre années à venir» et «parmi les 3 ou 4 premiers, dans l'assurance dommage, dans quatre à cinq années», ajoute Adelane Mecellem, précisant qu'être «leader» ne signifie pas seulement «en chiffre d'affaires», mais également «en qualité de service» et «être l'assureur préféré de son public».