Parce qu'ils
veulent éviter à tout prix d'être les laissés pour compte de l'opération, les
architectes de Constantine, une fois qu'ils sont entrés dans les bonnes grâces
du ministère de tutelle, celui de l'Habitat en l'occurrence, et que leur
situation est prise en compte par le wali, ont demandé à être associés aux programmes
des constructions lancés dans le cadre de la préparation de l'évènement
«Constantine, capitale de la culture arabe 2015», ainsi que dans les projets du
Fonds national du logement (Fonal ) et l'habitat rural. Car, en l'absence de
plans de charges, de nombreux architectes de Constantine sont toujours au
chômage, ceci au moment où de nombreux projets qui se déroulent sous leurs murs
sont confiés à des architectes étrangers. Et c'est surtout dans cette optique
que le Conseil de l'ordre des architectes (Cloa) de Constantine a provoqué,
samedi, une assemblée générale de la corporation pour dénoncer la situation qui
leur est faite et relever les «anomalies» existantes. Le déroulement de ce
conclave a été marqué par la présence du représentant du ministre de l'Habitat
et d'un membre du Conseil national de l'ordre des architectes et de 180
architectes sur les 200 que compte le Cloa de Constantine. Après l'approbation
des bilans financiers, les architectes de Constantine n'ont pas manqué
d'exprimer leur satisfaction à propos des décisions prises dernièrement par le
wali en instaurant les concours d'architecture pour tout projet lancé dans la
wilaya, mesure qui favorise grandement l'insertion des architectes locaux,
surtout ceux qui se trouvent en chômage et vont bénéficier de plans de charge,
ainsi que les instructions du ministre concernant le travail des architectes
étrangers. Ceci étant fait, les architectes de Constantine ont pris deux
décisions pour améliorer leur situation et celle de leurs collègues qui se
trouvent au chômage : la première consiste à demander au wali de se pencher sur
le cas de la vingtaine d'architectes inscrits au niveau des dispositifs de
l'emploi de l'Ansej et de la Cnac, qui n'arrivent pas à avoir des plans de
charge leur permettant de travailler, et ce pour les programmer dans les
projets en cours ou dégager à leur profit une formule satisfaisante. La seconde
décision prise par l'AG des architectes vise à demander aux pouvoirs publics
d'interdire désormais l'utilisation des noms commerciaux en obligeant tout
architecte en activité d'apposer son nom et prénom sur les dossiers des projets
pris au lieu du cachet portant le nom du bureau d'études, utilisé actuellement
pour échapper au paiement des impôts. «Dorénavant nous a expliqué Mme Djeradi
Lamia, présidente du bureau du Cloa de Constantine, l'architecte doit agir en
son nom propre, en tant que personne privée, et s'acquitter de ses impôts.
Cette disposition vise en même temps à contrôler les permis de construire et
les marchés».
L'AG du Cloa s'est
penchée également sur l'élaboration d'un barème des honoraires de l'architecte
afin, ont dit les participants, de faire barrage aux «casseurs des prix». Le
projet de ce règlement a été arrêté et approuvé par l'AG et il entrera en
application au mois de janvier prochain. Dans la foulée, les participants à
l'AG ont fixé la date de tenue du séminaire international sur l'architecture
qui sera organisé au mois de novembre 2014 par le Cloa de Constantine sous
l'égide et le parrainage du ministère de l'Habitat sous le thème de :
«l'architecture, défi du 21ème siècle». L'AG a demandé également au Cloa
d'intervenir auprès du wali pour que les programmes du Fonal et de l'habitat
rural soient répartis sur les architectes au chômage. Le Cloa a demandé à ceux
qui n'ont pas de plan de charge à présenter un bilan négatif prouvant leur
situation afin d'adresser un rapport global au wali.