|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
« Le phénomène de
la contrebande enregistre ces derniers temps une hausse dans la région Est du
pays », a indiqué le sous-directeur de l'informatique et de la communication,
M. Hamlaoui Amar, qui est aussi inspecteur divisionnaire des douanes à la
direction régionale des douanes de Constantine. Il dira que « la fraude s'est
concentrée maintenant sur certains produits, comme le trafic de devises, de
bétail, des produits alimentaires, des produits de contrefaçon, comme
l'habillement et les chaussures », nous a-t-il expliqué hier au cours d'une
journée d'étude sur la contrebande organisée à Constantine. « A un niveau
national, a-t-il poursuivi, la contrebande opère désormais par « zones
spécialisées ». Ainsi, à l'Est, c'est la contrebande de carburant, de bétail, à
l'Ouest, dans une région comme celle de Tlemcen, c'est la contrebande de la
drogue qui y a cours. C'est donc la zone frontalière considérée qui détermine
la nature de la fraude ». La valeur globale des produits de contrebande saisis
en Algérie entre janvier et juin 2014 est estimée à 1,23 milliards de dinars, a
indiqué Hamlaoui. Le même responsable a précisé à l'APS que parmi les
marchandises saisies «figurent notamment des stupéfiants, des psychotropes, du
carburant, des produits alimentaires et vestimentaires, du tabac et même
quelques armes et des munitions».
Quels que soient les moyens sophistiqués que les douaniers utilisent pour contrer les contrebandiers, ces derniers ont toujours la parade adéquate et les moyens pour les contrer, a expliqué en outre notre interlocuteur en insistant sur cet aspect qui est aussi universel que le phénomène lui-même. « Toutefois, a-t-il souligné, dans cette lutte sans merci, de longue haleine, le facteur humain est déterminant. Et dans 80%, l'expérience du douanier finit toujours par l'emporter ». Pour revenir à la journée d'étude qui a été axée sur le phénomène de la contrebande en Algérie et dans le Maghreb arabe organisée hier à l'université des sciences islamiques Emir Abdelkader de Constantine sous le patronage du ministère de la Justice, c'est une initiative de l'organisation du bâtonnat de Constantine faite avec la collaboration de la cour de Constantine, de la sûreté de wilaya, de la gendarmerie nationale et de l'administration des douanes algériennes. Elle a été caractérisée par la présence du secrétaire général du ministère de la Justice, représentant du ministre, et plusieurs personnalités du corps judiciaire. A cette occasion, de nombreux conférenciers se sont relayés à la tribune pour disserter sur le phénomène de la contrebande appliqué au contexte algérien et international, et ce à la lumière de la législation du pays en la matière et des organisations internationales comme l'Onu. Les conférenciers ont essayé de faire un diagnostic du phénomène sur le plan économique, sur le plan social et du point de vue des textes juridiques en ce sens que la contrebande est vue comme phénomène criminel aussi bien par la législation nationale et internationale, notamment l'ordonnance n°06/05 relative à la lutte contre la contrebande. Intervenant au début pour tracer l'objectif de la journée d'étude qui sera clôturée par des recommandations, l'architecte de cet événement, Maître Krikou Kawtar, avocate et membre du bâtonnat de Constantine, insista sur l'unité d'action des différents intervenants dans le domaine de la lutte contre la contrebande dans le but de parvenir à élaborer un nouveau projet de loi de lutte contre le phénomène. « Le phénomène de la criminalité transfrontalière qui s'est étendu maintenant aux personnes, a-t-elle signalé, nous pousse à développer une réflexion approfondie en vue d'élaborer une stratégie unifiée conduisant à mettre un terme à cette catégorie de crime contre l'humanité. Et cette lutte devra commencer par le renforcement et l'enrichissement de notre législation nationale qui nous permettra de lutter plus efficacement contre le phénomène de la contrebande », dira-t-elle en substance. |
|