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A quelques
encablures de l'Aïd El-Adha, tous les marchés à bestiaux n'ont pas été rouverts
ce vendredi, à l'exemple de ceux de la wilaya de Tiaret dont la réouverture,
prévue pour ce lundi, est plus qu'incertaine. Véritable baromètre des prix des
viandes rouges, la capitale du Sersou, qui compte l'un des plus importants
cheptels d'ovidés de tout le pays, a vu son premier marché à bestiaux, celui de
Sougueur, rouvrir ses portes hier samedi. Excepté le mouton, disponible en
faibles quantités, il était loisible pour le chaland de constater l'absence de
bovins, de caprins et même d'équidés. Selon un docteur-vétérinaire présent sur
place, le marché à bestiaux le plus important de la région a fait l'objet,
quelques jours auparavant, d'une opération de désinfection avec l'épandage de
fongicides et de bactéricides. Aucun déplacement des bêtes n'est autorisé sans
la délivrance d'un certificat vétérinaire en bonne et due forme, ajoute-t-il.
En termes de disponibilité du cheptel, « l'offre devrait augmenter
progressivement au fur et à mesure de l'approche des fêtes de l'Aïd, même si
les prix des moutons sont stables et abordables comparés à ceux de l'année
dernière », nous explique un éleveur de la région de Aïn Dheb. La mise en
quarantaine forcée des cheptels ovins depuis l'apparition des premiers cas de
fièvre aphteuse, a eu pour conséquence d'augmenter les frais d'entretien, en
matière de nourriture du bétail surtout, « ce qui se répercutera certainement
sur les tarifs », ajoute notre interlocuteur.
Un autre éleveur, venu de la localité voisine de Naïma, ne cache pas sa satisfaction de voir les marchés à bestiaux rouvrir leurs portes, « surtout que le cheptel est disponible en quantités suffisantes cette année », se réjouit-il. Au marché à bestiaux de Sougueur, rouvert hier, la tendance des prix était plutôt à la hausse. Un antenais d'une vingtaine de kilogrammes était proposé à pas mois de 32.000 dinars, jusqu'à 55.000 dinars pour une belle bête encornée. Pour Hadj Ghlammalah, un maquignon qui a pignon sur rue à Sougueur, certains éleveurs n'ont pas attendu la réouverture des marchés pour vendre leurs moutons à des revendeurs venus d'autres régions du pays. Pour lui, la vente en gros est plus rentable pour certains éleveurs « qui se retrouvent avec des marges bénéficiaires plus grandes que la vente au détail » explique-t-il, le verbe sûr et le geste assuré. L'ovin qui se vendait il y a à peine une année à 25 000 DA, risque bien de voir son prix doubler cette année, estime Kada, un boucher très connu de la localité de Rechaïga, encore présentée comme la Mitidja de Tiaret. « A en juger par la fréquentation faible du marché aujourd'hui (Ndlr : hier samedi), les gens ne sont pas très chauds pour acheter le mouton cette année, si tant est que leurs revenus leur permettent de faire des économies», renchérit-il. Pourtant, en dépit des craintes suscitées par la fièvre aphteuse et autres pathologies animales, un vaste programme de prévention et de sensibilisation, destiné aux éleveurs afin de prémunir le bétail contre les diverses maladies, est mené depuis plusieurs années, marqué surtout par des campagnes répétées de vaccination. |
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