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La
Tunisie, d'où est parti le «printemps arabe», a besoin d'être sauvée des griffes
du terrorisme, de l'insécurité et de l'instabilité politique. Comment ? En y
injectant de l'argent, beaucoup d'argent pour relancer l'économie du pays, mise
à mal par trois années de turbulences politiques et sécuritaires post-Ben Ali.
La conférence internationale sur l'investissement en Tunisie, co-organisée par
la France, est ainsi perçue par les milieux d'affaires comme étant un besoin
urgent, un appel à l'aide pressant de la petite Tunisie aux bailleurs de fonds
et autres investisseurs pour revenir dans le pays et faire redémarrer de
nouveau l'économie locale.
L'Algérie comme la France, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et l'ensemble des pays membres du G8 ont été représentés à un haut niveau à cette conférence, signe évident que tout le monde, et notamment les pays qui comptent sur l'échiquier politique et financier international, ne veut pas d'une guerre civile en Tunisie, ni que ce pays tombe entre les mains de groupes terroristes, encore moins être contaminé par le mal qui ronge aujourd'hui la Libye voisine. La présence à Tunis d'un impressionnant parterre de chefs de gouvernement, de représentants de milieux d'affaires, de banquiers et de lobbies industriels et politiques explique clairement que personne ne veut que ce pays de moins de 12 millions d'habitants bascule dans l'obscurantisme, encore moins dans une période d'instabilité politique qui ouvrirait la voie au chaos. Proche géographiquement de l'Italie, de la France et des pays de l'UE, la Tunisie a fait le choix de la démocratie et les Tunisiens avaient réussi à chasser Ben Ali et mis fin à son régime. Pour autant, cela n'a pas été suivi par une amélioration de la situation ; pis, les choses se sont dégradées depuis, avec l'apparition de groupuscules terroristes qui menacent la stabilité du pays à un moment où règne le chaos total en Libye. A partir de là, il est loisible de comprendre que personne, à commencer par l'Algérie, ne voudrait que le même scénario se répète en Tunisie, ni même que les «Thowars» libyens n'arrivent à provoquer l'inimaginable chez leurs voisins. Sinon, comment interpréter cette sortie sibylline de Manuel Valls, Premier ministre français, lors de cette conférence: «A l'heure où le chaos menace la Libye, où la barbarie sévit en Irak et en Syrie, la Tunisie a besoin de notre soutien pour continuer à avancer sur le chemin de la démocratie». Il est clair que le soutien de la France, de l'Algérie, de l'UE à la Tunisie a valeur sécuritaire d'abord, économique et financière ensuite, les facteurs de stabilité politique et de renforcement de la démocratie n'étant que des faire-valoir idéologiques pour mieux sécuriser le pays et le mettre à l'abri d'un quelconque aventurisme politique. Injecter de l'argent, et vite, dans l'économie tunisienne, exsangue après trois années «à vide'', est donc la nouvelle donne politico-économique dans la région maghrébine, toujours sous la menace des effets pervers du «printemps arabe». Car si la Libye semble perdue, irrécupérable par ceux-là mêmes qui ont planifié la chute du régime de Kadhafi, la Tunisie a besoin d'être sauvée. Maintenant! |
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