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Agréés, pour
certains, depuis plus de 20 ans, les syndicats autonomes n'ont pas été associés
à la révision du Code du travail. Ils n'ont pris connaissance de certaines des
«nouvelles» dispositions que via les fuites dans la presse. Invités à donner
leur avis sur cet avant-projet de loi, les présidents de deux syndicats du
secteur de la santé, le SNPSP et le SNPSSP, convergent vers le même constat.
«Nous n'avons pas été associés, ni consultés».
Pour Mohamed Yousfi, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), «il n'est pas possible de donner un avis sur un texte qu'on n'a pas consulté et pour lequel nous n'avons pas été officiellement saisis». «Nous sommes complètement exclus des discussions portant révision du Code du travail depuis déjà plus 5 ans», constate Dr. Yousfi pour qui les pouvoirs publics continuent dans leur attitude de «bafouer les lois de la république» notamment en «matière de pluralisme syndical» qui exige des autorités de consulter les «partenaires sociaux». Dr. Yousfi regrette que l'actuel ministre du Travail n'a pas reçu les syndicats autonomes, et que «sur la question de la révision du Code du travail comme sur l'ensemble des questions qui concernent les travailleurs, la centrale UGTA est l'unique interlocuteur des pouvoirs publics». Le président du SNPSSP affirme que lorsque le texte sera présenté devant l'APN «nous donnerons notre position». Même constat chez le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), Lyes Merabet, qui «dénonce» que les organisations syndicales autonomes «n'aient pas été associées à la révision de ce texte». Il dit son grand étonnement que la révision d'une réglementation qui concerne les travailleurs «ne prenne pas en compte les avis des acteurs du terrain syndical», pendant que le «discours officiel convoque le «pluralisme syndical» pour la décoration». «Honnêtement, on ne peut pas discuter de ce texte, vu qu'on ne détient pas une copie. En plus, les autorités vont trouver matière à dire que tout le monde a donné son avis sur ce projet de loi, alors que nous en avons appris les contours que dans la presse», affirme le président du SNPSP. Devant notre insistance, Dr. Merabet affirme que, selon les éléments recueillis dans la presse, cet avant-projet d'amendement du Code du travail est «un grave recul» sur les droits des travailleurs et de l'activité syndicale. «Les remises en cause sont multiples. Notamment concernant le droit de grève où, par exemple, il sera exigé un préavis de 45 jours (soit un mois et demi) contre 8 actuellement», estime Lyes Merabet. Autre disposition décriée, celle de «fixer une durée» à un mouvement grève, ce qui, ajoute le président du SNPSP, «remet en cause totalement le principe de la négociation». Et ce qui mettra encore une pression plus grande sur les travailleurs c'est le «blocage du salaire durant les jours de grève». Cet avant-projet de loi sera au menu de la réunion du Conseil national du SNPSP prévu le 11 de ce mois, affirme le président du syndicat. |
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