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L'abrogation de l'article 87 bis solennellement entérinée
par le Conseil des ministres n'a pas eu sur les organisations syndicales
l'effet qu'en ont escompté Bouteflika et le gouvernement : atténuer leurs
critiques et contestation du contenu de l'avant-projet de loi portant nouveau
code du travail. Pas même celles de l'UGTA dont les réactions à ce contenu ont
été, une fois n'est pas coutume, aussi virulentes dans sa dénonciation que celles
venues des syndicats autonomes.
Le syndicat de Sidi Saïd n'a pas lésiné dans ses attaques de l'avant-projet des autorités en le qualifiant ni plus ni moins que de «liberticide», de véritable «régression sociale» et de si «répressif» tant certains de ses articles donnent l'impression «d'avoir été extrait du code pénal». La charge menée par l'UGTA contre ce projet n'est pas été toutefois le fait de son secrétaire général Abdelmadjid Sidi Saïd qui s'est à l'évidence effacé tactiquement en l'occurrence laissant le soin de la mener aux secrétaires généraux des fédérations de son organisation membres également de sa commission nationale. Apparemment, Sidi Saïd partagerait le point de vue contestataire émis par cet aréopage mais ne l'avoue pas publiquement pour ne pas s'attirer l'ire officielle et ainsi compromettre sa réélection à la tête de la centrale lors de son prochain congrès. Son mutisme sur le sujet et le retrait qu'il observe dans la controverse que soulève l'avant-projet dans les rangs de l'appareil syndical sont l'indice qu'il se réserve le rôle du « pompier » pour ce qui est du feu allumé en son sein par ce texte de loi. Ce rôle, il le sait attendu par les deux parties soucieuses de préserver leur relation privilégiée et complice. Quelques retouches aux articles controversés, c'est ce qu'il négociera avec les autorités et qu'accepteront les frondeurs de son organisation. Ce dont celle-ci prendra alors comme prétexte pour se retirer du front du rejet qui va batailler contre l'avant-projet gouvernemental. Ce front se dessine comme étant très large et offensif car incluant et les syndicats autonomes qui travaillent déjà à construire une réaction commune contre cet avant-projet et des partis politiques partageant avec eux son rejet. Ce qui est le cas du Parti des travailleurs, le bien nommé en l'occurrence, dont la secrétaire générale et porte-parole fait feu de tout bois contre le texte gouvernemental, et sera celui de tous les pôles de l'opposition auxquels il donne des munitions supplémentaires à leur campagne anti-pouvoir. La rentrée sociale et politique s'annonçait chaude par la menace qu'ont fait planer les syndicats autonomes d'aller à la grève en vue de se faire entendre sur leurs revendications qui n'ont pas été encore exaucées et l'ambition affichée par l'opposition d'aller vers les citoyens et la société civile pour leur faire partager son projet de mise en place dans le pays d'une transition démocratique. Le rejet que suscite l'avant-projet de code du travail et de la part des syndicalistes et de la classe politique peut les emmener à fédérer leurs actions et sceller cette jonction entre ces deux mondes que le pouvoir a tout fait pour la discréditer et diaboliser. |
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