Alors que les
fêtes de l'Aïd El-Kébir sont dans pratiquement un mois, les marchés à bestiaux
pourraient rouvrir d'ici une dizaine de jours, selon le directeur des services
vétérinaires au ministère de l'Agriculture et du Développement local. « La
réouverture des marchés à bestiaux pourrait se faire dans une dizaine de jours
si l'opération de vaccination décidé à l'échelle nationale est terminée dans
les délais indiqués ». Un million de doses de vaccin contre la fièvre aphteuse
ont été distribués aux wilayas pour la vaccination des cheptels bovins. Le
directeur des services vétérinaire a également conditionné la réouverture
probable des marchés à bestiaux à un certain nombre de conditions draconiennes
comme le contrôle strict par les vétérinaires, appuyés par les services de
sécurité, des déplacements du cheptel ovin et la délivrance d'un certificat
vétérinaire en bonne et due forme à chaque éleveur, avant d'être autorisé à
pénétrer dans un marché. Pourtant, interrogé hier sur l'éventualité de la
réouverture des marchés à bestiaux de la wilaya de Tiaret, considérés comme
parmi les plus importants du pays, l'inspecteur vétérinaire de wilaya a répondu
par la négative, estimant qu'il « était encore trop tôt de parler de
déplacement des cheptels avant les fêtes de l'Aïd ». Dans un point de presse
tenu la semaine dernière en marge de sa visite dans la wilaya de Sétif, le
secrétaire général du ministère de l'Agriculture, Foudil Ferroukhi, avait
affirmé que « même si la situation est rassurante, la réouverture des marchés
aux bestiaux, fermés depuis plusieurs semaines afin de limiter la propagation
de l'épidémie, n'est pas à l'ordre du jour. « Les marchés aux bestiaux ont été
fermés, par mesure préventive, dans l'intérêt public, mais également pour
préserver notre richesse. Néanmoins, nous rassurons les citoyens qu'une stratégie
sera établie pour leur permettre d'acheter le mouton du sacrifice », précise
Foudil Ferroukhi. Ce dernier a, par ailleurs, tenté de rassurer les éleveurs
touchés par l'épidémie en leur promettant que les indemnisations débuteront à
partir de d'aujourd'hui. « Contrairement au passé, l'étude des dossiers sera
faite au niveau local afin de faire accélérer l'opération et permettre aux
éleveurs de percevoir leurs indemnisations », a-t-il affirmé. Tout en mettant
en avant le rôle que certains éleveurs ont joué dans la propagation de la
fièvre aphteuse, le SG du ministère de l'Agriculture dira que « les éleveurs
sont les principaux acteurs dans cette affaire ». Et d'ajouter : « La cupidité
des éleveurs était également derrière la propagation rapide de cette maladie
car ils refusent la vaccination de leur cheptel, notamment les bovins
d'engraissement, pour ne pas les affaiblir ». Le même responsable a tenu à
préciser qu'une enquête sera ouverte par les services de wilaya en coordination
avec les agents de sécurité afin d'identifier les nouveaux maquignons qui
profitent de cette situation en achetant des bovins atteints de la maladie à
des prix inférieurs et font de fausses déclarations afin de toucher les
indemnisations.