Face aux grands
maux de ce siècle, notamment ceux qui usent de l'islam comme prétexte à la
violence et au déni des libertés, les femmes sont sollicitées par la tariqa
Alawiya (soufie) pour aider à la tolérance et la paix.
La ville d'Oran
accueillera du 27 octobre au 2 novembre prochain le premier Congrès
international féminin dédié à promouvoir « la culture pour la paix ». Ce sont
deux associations particulières qui en sont les promotrices : l'Association
internationale soufie Alawiyya (AISA) et la fondation « Djanatu Al-Arif » (le
paradis du Connaissant) qui s'inspirent, toutes deux, de la philosophie et de
la sagesse soufie pour promouvoir la fraternité, la tolérance, l'égalité des
genres et la paix dans les sociétés musulmanes en particulier et dans le monde
en général. Leurs terrains d'actions sont variés et multiples touchant tant au
domaine socio-éducatif qu'à celui de l'environnement ou de l'économie ou, bien
entendu, celui des religions. Ce premier Congrès international féminin, placé
sous le haut patronage du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, se
tiendra sous le slogan « Paroles aux femmes » pour une culture de la paix. Des
intervenants de qualité animeront des conférences et des ateliers alors que des
expositions thématiques accueilleront le public qui aura aussi l'occasion de «
goûter » à des soirées artistiques diverses, notamment d'inspiration soufie.
Aux côtés des conférenciers algériens, femmes et hommes, telles Mmes Wassila
Tamzali , Fatima Oussedik, Farida Sellal et Nadia Aït Zaï et pour les hommes
tels cheikh Khaled Bentounes et Mustapha Cherif, un bon nombre d'invités (es)
arrivent de pays occidentaux comme Ms Pierre Rabhi et Tarek Oubrou ( France),
Gunter Pauli (Belgique), ou Youcef Seddik (Tunisie) et des dames comme Mmes
cheikha Nur Artiran (Turquie), Hoda Darwish (Egypte), Olfa Youcef (Tunisie),
Houria Abdelouahed (France), Keiko Takaki Nakamura (Japon) et bien d'autres
noms de prestige. Il s'agira pour ces dames (et ces messieurs) de construire
une stratégie de réseaux nationaux et internationaux actifs sur le terrain par
des actions ciblées qui promeuvent la tolérance, l'égalité des sexes et la paix
en usant des principes contenus dans la sagesse soufie. « Pour contribuer à
relever ce défi (la paix), nous nous appuyons sur cet héritage de sagesse
millénaire de la tradition du soufisme, cœur de l'islam, et notre implication
constante depuis de nombreuses années dans le domaine de la paix, du
vivre-ensemble, du dialogue interculturel et interreligieux », affirment les
organisateurs en introduction de leur programme. L'ambition est généreuse et
respectable tant elle met en avance le rôle de la femme pour de tels objectifs.
« C'est sous l'éclairage de l'énergie féminine, porteuse de paix par essence,
que nous organisons ce congrès », précise le communiqué, avant de rappeler que
ce 1er congrès mondial répond à la « 18ème recommandation du centenaire en 2009
de la voie soufie Alawiyya pour la création d'un mouvement féminin
international, force vive qui porte l'islam de demain». C'est donc en faisant
appel à la sagesse soufie qui va au-delà de la lecture littéraliste et primaire
du Coran et des principes de l'islam que les organisateurs tentent d'arrimer
l'islam à la modernité et aux principes universels de la paix, de la tolérance
et de l'égalité entre les êtres humains. Autrement dit, le défi est de
combattre les interprétations extrémistes, politiques et violentes de l'islam,
lui rendre sa dimension humaniste et universelle. Immense tâche qui met à
l'épreuve depuis l'apparition de l'islam les tenants du rigorisme dogmatique à
ceux du rationalisme et de la lecture de « l'intérieure » de l'esprit du
message coranique. Rappelons que l'association « Djanatu Al-Arif » est basée à
Mostaganem et que « AISA » est agréée par l'Onu.