|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
La coordination nationale
pour les libertés et une tran sition démocratique (CNLTD) n'est pas restée sur
le succès politique incontestable que fut la conférence nationale de l'opposition
organisée par elle le 10 juin dernier ayant enregistré la participation de
pratiquement l'ensemble des adversaires politiques du régime. Depuis, en effet,
cette conférence, la CNLTD est sur la brèche avec pour ambition de parvenir à
la constitution d'un bloc oppositionnel regroupant tous les partis et
personnalités politiques ayant pris part à la conférence de Zéralda.
Dans l'esprit des animateurs de la CNLTD, la démarche qu'ils préconisent est la seule stratégie politique susceptible de contraindre le pouvoir à envisager de dialoguer avec l'opposition. L'idée a fait son chemin car, fait unique, c'est la première fois que l'unanimité est presque totale au sein des composantes de l'opposition à vouloir s'inscrire dans un front pouvant prétendre à se présenter en unique interlocuteur du pouvoir au plan politique. Les contacts noués à cet effet par la CNLTD et les discussions engagées par elle semblent avoir porté leurs fruits, car il est question qu'après la rentrée l'opposition qui s'est rassemblée à Zéralda le 10 juin dernier va à nouveau se rencontrer en vue de sceller solennellement son union prônée par la CNLTD. L'écueil que la CNLTD doit éviter pour ne pas casser la dynamique enclenchée parmi l'opposition par son initiative rassembleuse est celui de vouloir aller à la constitution d'un bloc de l'opposition au ralliement duquel elle poserait le préalable d'être d'accord en tout avec elle et sur la nature d'un dialogue national et sur celle du processus à suivre pour l'engager. L'opposition, est c'est déjà là une avancée certaine en son sein, partage le même diagnostic sur la crise politique qui secoue le pays. Elle demeure néanmoins divergente sur la feuille de route à suivre pour changer le cap. Il est avéré, en effet, que par exemple le FFS ou le Front pour le changement dont l'ancien chef du gouvernement et ex-candidat à l'élection présidentielle d'avril 2014 est le chef de file prônent chacun de son côté une conception pour aller au changement qui diffère par la méthode préconisée avec celle de la CNLTD. Si elle veut atteindre son objectif qui est la constitution d'un bloc unique de l'opposition face au pouvoir, il faudra par conséquent à cette CNLTD arriver à convaincre que ce qui doit rassembler l'opposition est plus important que ce qui fait divergence en son sein, du moins tant que la priorité pour elle est de faire pression sur le pouvoir pour qu'il sorte de l'autisme qui est le sien. Le pouvoir ne s'inquiète pas en apparence des initiatives au sein du camp de l'opposition visant à souder contre lui les rangs de ses adversaires. L'impression est fausse car il en redoute en réalité les effets sur l'opinion publique ayant incontestablement favorablement accueilli le rapprochement qui s'est ébauché au sein de cette opposition. Il est conscient que le changement que revendique cette opposition n'est plus un « fonds de commerce » que les partis d'opposition exploitent à seule fin de mériter le label d'opposants. La société en exprime de plus en plus largement et irrévocablement l'impérieuse nécessité pour le pays. Pour peu donc que l'opposition regroupée aille vers cette société autrement qu'elle ne l'a fait jusqu'à maintenant, il en résultera une jonction entre elles au vu de laquelle le pouvoir ne pourra plus persister à voir dans l'opposition « une quantité négligeable » avec laquelle dialoguer sur le changement est une perte de temps. |
|