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L'Europe
redécouvre avec effroi ses djihadistes partis combattre sous les bannières d'Al
Qaïda ou de l'Etat islamique en Irak et en Syrie après l'Afghanistan. Et plus
que jamais, le danger que représentent ces 12.000 combattants djihadistes
étrangers venus de 50 pays différents qui se sont rendus en Syrie depuis le
début du conflit, il y a plus de trois ans, hante les services de renseignement
européens. Bruxelles et Washington s'inquiètent de l'éventualité du retour de
ces combattants en Europe, aguerris et endoctrinés, pour mener des attentats
contre leurs intérêts.
La solution, certains la pensent en amont, sur le territoire même de ces groupes djihadistes en Irak et en Syrie. Durant la deuxième décade d'août, et de Sydney, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, indiquait que les Etats-Unis et l'Australie allaient saisir les Nations unies sur cette question des djihadistes étrangers dans le but d'obtenir le soutien des pays d'origine de ces combattants ainsi que des pays concernés. Comprendre par là que Washington, à travers une résolution onusienne, cherche à impliquer militairement ou économiquement les pays dont les djihadistes sont originaires. Une manière de responsabiliser les Etats mais également les obliger à soutenir l'effort de guerre contre le terrorisme. Si pareille demande est satisfaite, l'Algérie serait concernée surtout que des centaines de ses ressortissants sont présents parmi les djihadistes aussi bien sur le front syrien, irakien ou encore libyen. Le Maroc, la Tunisie et nombre de pays arabes sont aussi en premières lignes et la donne risque de changer avec cette obligation qui leur serait faite de s'engager en dehors de leurs territoires, ce qu'Alger a toujours refusé de faire. L'autre solution préconisée et qui pourrait faire des émules en Europe plus particulièrement, est cette annonce du gouvernement néerlandais, ce vendredi, de sa volonté de retirer leurs passeports aux combattants djihadistes même s'ils n'ont pas été au préalable déclarés coupables d'un crime. «La loi va être durcie dans le but de retirer la nationalité néerlandaise aux djihadistes qui ont rejoint un groupe terroriste armé, même sans une condamnation criminelle», a affirmé le gouvernement de Mark Rutte qui ne vise que les personnes qui disposent d'une double nationalité. Une manière d'en finir avec ces djihadistes et les renvoyer dans leurs pays d'origine. Une décision, si elle venait à être entérinée, qui pourrait devenir une jurisprudence européenne et pousser d'autres capitales à suivre les routes pavées néerlandaises. Le Maroc serait particulièrement visé puisque près de 2000 sur les 3000 et plus de ses ressortissants qui combattent en Syrie et en Irak sont porteurs d'un double passeport. Cette proposition batave pourrait également renforcer les exigences répétées des partis extrémistes européens, à l'image du Front national français, de déchoir les Européens d'origine étrangère de leurs nationalités au moindre faux pas. On se rappelle que Marine Le Pen avait appelé à ce qu'on retire la nationalité française aux Algériens qui fêtaient ostentatoirement les victoires de l'équipe nationale de football. |
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