Le poulet et la
sardine ont la cote auprès des consommateurs, et ils prennent automatiquement
des ailes.
C'est ce qui a
été constaté hier au niveau du marché de Boumezzou, situé en plein centre de la
ville des ponts et qui ne désemplit pratiquement pas de la journée, du fait de
sa situation stratégique mais aussi des prix qui y sont pratiqués et demeurent
à la portée des bourses modestes. En effet et selon les marchands de poulet,
celui-ci affichait auparavant entre 240 et 250 dinars le kg et il a grimpé ces
derniers jours pour se négocier désormais entre 280 et 300 dinars le kg, sans
qu'apparemment cela se répercute sur une désaffection des acheteurs, qui sont
assez nombreux à passer leurs commandes autour des carreaux, qui en sont
d'ailleurs bien achalandés et en regorgent. L'affluence des clients autour des
carreaux de vente de sardine, sans être de la même importance, n'en est pas
moins réelle et significative, malgré le fait que ce petit poisson des mers
trône sur les cimes de 400 dinars le kg. Les marchands de poulet et de poisson
et particulièrement de la sardine, questionnés sur ce phénomène de tendance à
la hausse des prix et d'une demande qui, paradoxalement, ne fléchit pas, sont
unanimes à l'expliquer par l'effet de la fièvre aphteuse. En effet et selon nos
interlocuteurs, les craintes et inquiétudes que suscite cette maladie, dont
plusieurs vaches ont été atteintes et abattues pour cela, ont fait qu'«une
bonne partie des consommateurs se rabattent sur le poulet et la sardine»,
affirme-t-on. Situation qui, bien sûr, se répercute sur les prix de ces deux
produits qui, tout en augmentant, n'ont pas eu (ou pas encore) de répercussion
sur la demande qui reste relativement forte. Selon un père de famille rencontré
dans les allées du marché Boumezzou et qui avait un poulet dans son couffin,
qu'il venait d'acheter, «pour moi, le problème est simple et c'est ce que j'ai
dit d'ailleurs à ma femme, dans notre intérêt, nous allons faire l'impasse sur
la consommation de la viande rouge pour une courte période de trois mois et
voir après. Il s'agira juste de laisser les choses se décanter dans ce
domaine». Ceci d'autant plus, ajoutera-t-il, que les prix de ces viandes dites
rouges sont toujours hors de portée des ménages aux revenus modestes. A ce
propos, il a souligné que la viande ordinaire de veau coûte 850 dinars le kg,
l'entrecôte de veau est cédée quant à elle à 750 dinars, pendant que le mouton
vaut 1.120 dinars et que l'épaule de mouton se monte à pas moins de 1.140
dinars. Dans ces conditions, les viandes blanches à 280 et 300 dinars et même
la sardine à 400 dinars restent concurrentielles et relativement dans les
cordes des fonctionnaires et des salariés en général.