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Finalement les
grossistes de la zone frontalière n'ont pas eu le soutien ferme de leurs
collègues détaillants dans la grève qu'ils voulaient générale dans toutes les
daïras situées dans la zone des douanes durant 3 jours.
Si au 1er jour plus de 60% (80% à Nedroma et Ghazaouet) des commerçants ont répondu à l'appel et exprimé leur solidarité, durant les 2 autres jours, la majorité des détaillants voire une bonne partie du collectif initiateur de cette grève, en l'occurrence les grossistes ont décroché. « Je ne vois pas pourquoi j'adhère à cette grève alors qu'il aurait fallu tout simplement aux quelques grossistes principaux concernés par cette mesure de décrocher quelques jours. Ainsi, les détaillants fermeront par eux-mêmes devant l'indisponibilité des marchandises», dira cet épicier qui affirme que cette grève n'a fait que booster davantage les prix des produits touchés par cette mesure et dans le sillage, même ceux qui ne le sont pas. Ce mouvement de grève qui s'est achevé mardi, par lequel les commerçants voulaient protester contre l'instauration du passavant pour la circulation des marchandises dans la zone terrestre des douanes (une bande d'environ 50 km par rapport à la frontière), s'il n'a donc pas eu l'effet escompté, a eu, par contre, des conséquences négatives sur les prix. En effet, si ces derniers ont connu ponctuellement, principalement durant le 1er jour de la grève, une augmentation vertigineuse causée par la rareté, une marge complémentaire a été maintenue par les détaillants et est venue se greffer aux prix d'avant la grève, déjà brûlants. Les prix sont encore plus élevés à Marsat Ben M'hidi, en plein chassé-croisé des estivants. Les conséquences sur le tourisme seront lourdes dans le futur. Ceci est prévisible par l'important nombre d'estivants qui ont écourté leur séjour à cause des prix qui ont dépassé l'entendement (bouteille d'eau à 100 DA, des boissons gazeuses à 180DA, du pain traditionnel à 150 DA?). Donc grève et passavant ont finalement laissé des séquelles. Des répercussions économiques fâcheuses pour le consommateur frontalier, sans que cela semble faire réagir le principal concerné, à savoir la Direction générale des douanes, initiatrice de la mesure et qui refuse jusqu'alors de suspendre l'application du passavant décidé par le wali par intérim de Tlemcen. Pour le moment, la population frontalière subit sans réaction effective cette situation économique difficile mais non sans une certaine grogne. Quelques associations sont montées au créneau pour dénoncer cette dégradation dans les régions frontalières à la suite de l'application de ce système de visa des marchandises. Elles demandent aux pouvoirs publics de se tourner plutôt vers les causes qui rendent la frontière poreuse malgré les moyens colossaux mobilisés en matériel et en humain. Un retraité de Maghnia conclut: « le sac est troué d'en bas », façon de dire que le problème est ailleurs. |
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