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Très recherchée sur la place commerciale, la petite monnaie se fait de plus en plus invisible. «Vous n’avez pas 10 ou 20 dinars pour me permettre d’arrondir la monnaie», peut-on entendre à longueur de journée en prenant le tramway, le bus, le taxi, ou chez l’épicier et le pharmacien. La petite monnaie se fait désirer partout où l’on passe. Des commerçants et autres prestataires de services avouent toute leur gêne devant cette sempiternelle pénurie des petites pièces de monnaie. Parfois, on a recours à des arrangements entre clients et commerçants, pour mettre la petite monnaie sur le chapitre débit-crédit.
Au moment de rendre la monnaie, on entend souvent des formules du genre, «je m’excuse pour 5 dinars, tu me le rappelles au prochain passage», et lorsque le prix qu’on doit verser à la caisse dépasse le chiffre rond de 10, 20 ou 25 dinars, le commerçant vous demandera automatiquement de les avancer, en sus du billet que vous lui tendez, afin de faire d’une pierre deux coups, remplir sa caisse de petite monnaie avec le soutien des poches de la clientèle. Bien sûr, cette situation pousse beaucoup à acheter la petite monnaie (un billet de 1.000 contre 1.100 dinars en pièces) auprès de mendiants et autres petits vendeurs, mais le problème est épuisant à la longue. La Banque d’Algérie, vers laquelle se tournent tous les regards, a bien essayé il y a quelques mois de faire baisser la tension, mettant en circulation de grosses sommes en petite monnaie, mais rien à faire. L’action n’aura été qu’un coup d’épée dans l’eau. Selon des spécialistes en la matière, le problème relève au premier plan d’une gestion mal appropriée de la monnaie fiduciaire, mais il y a aussi d’autres facteurs liés aux opérations commerciales, dominées par le paiement en liquide, ainsi que le retrait de billets de 200 dinars dont les effets ont accentué la pression sur la petite monnaie. La Banque d’Algérie a indiqué dans ce contexte qu’elle remplace progressivement les billets retirés par l’injection de pièces de 200 dinars sur le marché, mais peut-être que l’écart entre les billets retirés et les pièces de remplacement est assez grand pour prétendre combler rapidement le déficit. «Cela nécessite un peu de temps pour atteindre l’équilibre ou l’équivalence entre les billets de 200 dinars retirés et les pièces de même valeur mises en circulation», relèvent à ce propos des banquiers. Et puis, les billets de 200 ou 500 dinars retirés du marché ne sont pas forcément remplacés par de la petite monnaie, car on injecte en lieu et place des billets de 2.000 dinars, ajoute-t-on. La crise de la petite monnaie, qui se fait sentir avec acuité au mois de Ramadhan ou lors de la rentrée scolaire (pointant du nez), semble ainsi avoir de beaux jours devant elle. |
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