Mécheria célébre
ce week-end et avec faste le mawssim de Moulay Tayeb, une tradition séculaire
qui a drainé un afflux marquant de participants venus des quatre coins de
l'Oranie. Cette manifestation d'envergure qui a permis à la cité des
Hauts-Plateaux de sortir, un tant soit peu, de sa profonde léthargie, s'est
attribuée un cachet particulier, illustré par une empreinte culturelle festive
et religieuse perpétuant cette coutume ancestrale synonyme d'un hommage à
l'érudit et saint cheikh Moulay Tayeb. Au programme, une ripaille
traditionnelle, au couscous garni de viande et de légumes de saison, offerte à
tout le monde en guise de baraka, pendant que se faisaient entendre des
psalmodies de coran et de hadhra. Le folklore touati n'est pas en reste puisque
les troupes participantes, venues de Saïda, Oran, Sougueur, Témouchent, Bogtob,
El-Bayadh, ont gratifié le public de danses traditionnelles, exécutant des
salves de baroud sous le rythme soutenu du galal et tabakalt et sous les yeux
émerveillés des chérubins et des femmes lançant des youyous stridents du haut
des balcons. Selon M. Tasfaout Tayeb, membre de l'association des amis du
folklore touati, évoquant l'histoire de l'érudit cheikh Moulay Tayeb, celui-ci,
fils de Moulay Abdellah Cherif, est issu de la Zaouia de Moulay Slimane dont le
siège est à Ouazéne (Maroc). Lui et son frère Moulay Touhami ont été instruits
dans cette Zaouia mais Moulay Tayeb s'est distingué en instituant sa propre
tarika dite « Ettaybiya», fondée sur la base du «dikr wa salat». Cette tarika,
dit-il encore, s'est répandue à quelques villes du Maghreb grâce aux caravanes
commerciales qui faisaient régulièrement le circuit Maroc - Tlemcen -
Tombouctou-Timentit. Moulay Tayeb, ajoute notre interlocuteur, n'a jamais foulé
le sol algérien, ce serait son frère Moulay Touhami qui a eu le mérite d'instituer
cette tarika à travers les zaouias de l'ouest algérien notamment.