La présentation,
en fin de semaine, de 19 travailleurs du complexe sidérurgique turc Tosyali sis
à Béthioua devant le magistrat instructeur près le tribunal d'Arzew, a été
suivie d'un large mouvement de contestation. En effet, une centaine de
travailleurs se sont rassemblés devant le tribunal pour apporter leur soutien à
leurs collègues arrêtés par les services de la Gendarmerie nationale pour actes
de vandalisme. Les personnes arrêtées, après une plainte des responsables de
Tosyali, avaient, selon des sources sécuritaires, commis des actes de
vandalisme lors d'un arrêt de travail qu'ils avaient observé, mercredi, au sein
du complexe. Aux alentours du tribunal d'Arzew, un important dispositif a été
déployé par les services de police pour éviter tout débordement. Les 19
personnes arrêtées ont été auditionnées et ont fait l'objet d'une citation
directe, en attendant leur comparution le 21 septembre prochain devant la
justice. A noter qu'aucun incident n'a été déploré du côté des manifestants. La
foule s'est vite dispersée, après que leurs collègues eurent été relâchés. Il
faut dire que le torchon brûle entre la direction du complexe et les travailleurs
algériens. Depuis la grève de mai dernier et la satisfaction de quelques
revendications, rien ne semble apaiser le climat de tension qui règne au sein
du complexe. En outre, le licenciement, le 3 août dernier, de six travailleurs
dont quatre délégués du complexe sidérurgique turc Tosyali, a été également
dénoncé. Les quatre délégués représentant les travailleurs se disent victimes
d'injustice, puisque, selon eux, ils ont été licenciés de manière abusive par
l'employeur. Les concernés demandent leur réintégration au sein du complexe et
revendiquent leurs droits tels qu'édictés par la loi. Ces délégués représentant
un effectif de près de 600 travailleurs algériens ont été désignés à l'issue
d'une assemblée générale tenue le 11 mai dernier à Oran, indiquent-ils.
Celle-ci a permis d'élire cinq personnes, conformément aux articles 41, 42 et
45 de la loi 14-90 laquelle leur permet de représenter les travailleurs et les
autorise à entamer les négociations avec la direction de la société. A
l'origine de cette décision, la grève de deux jours observée au courant du mois
de juillet par le personnel de la société à la suite du licenciement de deux
travailleurs. Quant aux délégués licenciés, ces derniers avaient dénoncé
l'inefficacité du syndicat actuel et demandé un retrait de confiance. Les
concernés ont demandé que les cas disciplinaires soient examinés par la
commission paritaire composée de représentants turcs et algériens et non
uniquement de turcs et ce, en vue d'éviter d'éventuelles injustices.