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Au moment où
l'épidémie de la fièvre aphteuse a pris des proportions alarmantes, touchant 20
wilayas du pays, certains bouchers clandestins continuent à agir d'une manière
incontrôlable, mettant la santé du citoyen en danger. Pour faire face à toute
éventualité et préserver le consommateur, une large campagne de lutte et
d'éradication des points d'abattage clandestin a été lancée par les services
concernés et à leur tête l'inspection vétérinaire. Bien que la wilaya d'Oran
n'ait pas été touchée par la fièvre aphteuse, les Oranais ont peur, notamment
devant la prolifération des points d'abattage clandestin. En effet, l'abattage
clandestin s'effectue au niveau des communes limitrophes de la ville d'Oran
d'une manière anarchique au vu et au su de tous, en l'absence de la moindre
règle d'hygiène et en l'absence des vétérinaires censés surveiller de tels
agissements.
Avec les bas prix proposés, les prétendus bouchers incitent les gens à l'achat de ces viandes dont la provenance est plus que douteuse. Touchant en premier lieu la faune ovine, puisqu'il n'y a pas de différence entre brebis et agnelle, entre la malade et l'apte, c'est le tout venant. Malgré les nombreux contrôles effectués par les services de la répression et la protection du consommateur, le commerce de la viande issue de l'abattage clandestin se fait la part belle. Des centaines de bêtes échappent aux abattoirs communaux. Les services vétérinaires de la DSA ont intensifié, ces dernières semaines, les efforts pour contrôler les boucheries, surtout que les enquêtes menées sur le terrain ont dévoilé une complicité entre les auteurs de l'abattage clandestin et certains bouchers indélicats. Le phénomène de l'abattage clandestin, qui était limité il y a quelques années aux seules communes périphériques de l'est de la wilaya, à l'exemple de Hassi Bounif et Hassi Ameur, semble prendre des proportions alarmantes à Oran. Et si l'abattage clandestin est solidement ancré dans les mœurs des citadins, que dire des ruraux. Cette situation trouve son origine dans la taxe que doit payer le boucher, 5 dinars par kilo pour la viande de mouton et un peu plus pour chaque bœuf abattu légalement, soit au niveau des abattoirs réglementés, alors que pour la viande issue de l'abattage clandestin, le boucher ne paye que le prix de la viande. Notons que l'opération de vaccination du cheptel bovin contre la fièvre aphteuse se déroule dans de bonnes conditions à Oran. Selon l'inspectrice vétérinaire principale, jusqu'à jeudi dernier, « l'opération a touché près de 5.000 têtes de bovins réparties sur près de 250 exploitations agricoles à l'est et au sud de la wilaya ». Même si aucun cas de cette maladie n'a été détecté à Oran, jusqu'à l'heure actuelle, la spécialiste rassure qu'«une permanence est assurée par les vétérinaires de la wilaya». Un appel est aussi lancé aux éleveurs à « prêter main-forte aux médecins vétérinaires mobilisés afin de leur permettre d'accomplir leur mission dans les meilleures conditions pour la réussite de cette vaste opération d'intérêt nationale ». En effet, un premier quota de 5.000 doses de vaccins contre la fièvre aphteuse a été réceptionné, mercredi 13 août, par les services vétérinaires de la wilaya d'Oran, au même titre que les autres wilayas du pays. De leur côté, les éleveurs qui n'ont pas encore bénéficié de cette opération s'inquiètent et craignent le pire. Du côté de l'inspection vétérinaire, on apprend que l'opération de vaccination va se poursuivre pour toucher tout le cheptel, ceci après la réception d'un autre quota de vaccins qui devra avoir lieu incessamment. La campagne de vaccination a été lancée, il y a une semaine, au niveau des frontières Est et Sud de la wilaya, suite à l'apparition d'un foyer de fièvre aphteuse dans la wilaya de Relizane. Notons que la campagne de vaccination est chapeautée par 30 vétérinaires publics et privés, en collaboration avec les éléments de la gendarmerie nationale. Parmi les mesures prises, il y a lieu de citer la fermeture du marché à bestiaux d'El Kerma. Le mouvement de circulation du bétail, pour sa part, est contrôlé sur le réseau routier par les services de gendarmerie nationale et les éleveurs qui proviennent des wilayas de l'est du pays doivent présenter un certificat vétérinaire attestant la bonne santé du bétail. Les services vétérinaires exhortent également les régions de l'ouest du pays, indemnes pour le moment de cette maladie, de ne pas s'approvisionner d'animaux des régions centre et est du pays, ceci sans oublier l'obligation de signaler aux services compétents tous les cas suspects. Il s'agit là d'une mesure qui demeure valable jusqu'à nouvel ordre et extinction totale des foyers de suspicion de la fièvre aphteuse dans les autres wilayas du pays. |
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