Suite à la vague
de mécontentement des commerçants et consommateurs des régions frontalières
induite par l'explosion des prix que l'application du système de visa pour les
marchandises introduites dans la zone des douanes (passavant) a engendrée, un
arrêté de suspension provisoire de cette application a été signé par le
secrétaire général de la wilaya de Tlemcen et transmis à toutes les instances
afin que son application soit effective sur le terrain. Malheureusement, la
principale partie dans ce système, à savoir les douanes, n'ont pas répondu au
vœu du SG et continuent d'exiger le passavant, ce qui représente, selon les
commerçants, une entrave à la trêve qui permettra aux pouvoirs publics, la
concertation et la réflexion pour une solution réfléchie et donc radicale. «
Tant que nous n'avons rien reçu de notre Direction générale, toute marchandise
introduite dans la zone terrestre du rayon des douanes doit être soumise à
autorisation de circuler », dira, discipliné, ce responsable local des douanes.
Cette position des douanes n'a pas été sans susciter la déception des
consommateurs et commerçants frontaliers lesquels ont repris les grèves de plus
belle à travers plusieurs villes et comptent, selon certains parmi eux,
recourir à d'autres actions pour alerter les pouvoirs publics sur cette mesure
pénalisante à plus d'un titre. Alertée de la colère des frontaliers, la
Direction générale des douanes a dépêché à la wilaya de Tlemcen, mardi, une
délégation composée d'éléments de l'inspection générale et régionale. L'objectif
de la visite de cette délégation est l'appréciation des résultats réels de
cette mesure et la connaissance des causes de cette exaspération des
frontaliers. Ainsi, après une rencontre avec la brigade mixte et les
responsables de la Direction régionale des douanes, la délégation s'est réunie
avec les principaux commerçants de la daïra de Maghnia lesquels ont exposé
leurs préoccupations par rapport à ce système de passavant et les raisons de
leur colère. « Si l'objectif visé par ce système est la lutte contre la
contrebande, avec tous les moyens mis en branle (tranchée, importants moyens
humains et matériels?), il suffit d'appliquer le système de passavant entre la
frontière et les agglomérations frontalières. Maintenant si l'objectif est
fiscal pour que le calcul des impôts soit réel et reflète la quantité de la
marchandise achetée et revendue, on ne voit aucun inconvénient à cela mais
seulement on bute sur un problème qui est le refus des fournisseurs de nous
délivrer les factures. On est obligé de nous rabattre sur des fournisseurs qui
exercent avec des prête-noms avec les risques qui en découlent à savoir le
risque de se voir pénaliser. D'un autre côté, les détaillants refusent de nous
présenter leur registre afin de leur facturer la marchandise. On se retrouve
ainsi pris entre le marteau et l'enclume. C'est tout le système de facturation
à travers le pays qui doit être revu.
Le problème est
plus profond. Une réflexion sur le problème est impérieuse de la part de la
Direction des douanes, du ministère des Finances et celui du Commerce pour que
soit rectifié le tir, car cette situation continue de pénaliser le commerçant
et le consommateur frontalier uniquement », résume son intervention devant la
délégation un des principaux grossistes de la daïra de Maghnia. La délégation
compte se déplacer dans d'autres daïras pour des concertations similaires afin
qu'une synthèse qui représente toutes les spécificités géographiques soit
présentée au directeur général des douanes.