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Le Maroc, cible potentielle d'attentats terroristes commandités par
l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), dont cinq dirigeants seraient des
Marocains, a décrété l'état d'alerte maximale, soit le niveau de vigilance
sécuritaire le plus élevé en vigueur. Mohamed Hassad, le ministre marocain de
l'Intérieur, citant des sources des services de renseignement, a affirmé ce
jeudi devant le Conseil du gouvernement la menace terroriste «réelle» dirigée
contre le Maroc par les membres de Daech. Le Royaume craint particulièrement
ses ressortissants qui sont plus de 3.000 qui combattent en Syrie et en Irak,
dont près de 2.000 sont porteurs d'un double passeport. Pour M. Hassad, «le
danger est double» avec les binationaux dans la mesure où ils bénéficient de
passeports européens facilitant leur mobilité. Des djihadistes marocains
aguerris au combat et maîtrisant également la fabrication de bombes et
d'«engins explosifs indétectables» ainsi que le maniement d'armes lourdes,
comme le précisera le ministre marocain de l'Intérieur, restent la plus grande
menace qui pèse sur le Royaume, ce qui a poussé les autorités à prendre les
mesures préventives qui s'imposent. Mohamed Hassad a adressé une circulaire à
tous les walis et gouverneurs, leur exigeant d'«élever au maximum le niveau de
vigilance» de lutte antiterroriste au niveau de leurs régions, en renforçant
les dispositifs de contrôle et la présence des forces de sécurité. Il a aussi
appelé au renforcement des dispositifs de sécurité au niveau des installations
vitales des secteurs privé et public à travers le pays.
D'après toujours le même ministre, les 128 djihadistes revenus au Maroc soupçonnés de vouloir perpétrer des attaques terroristes au Royaume, ont été arrêtés et interrogés alors que plusieurs dizaines de djihadistes marocains voulant rentrer au Maroc se trouvent toujours bloqués à la frontière entre la Turquie et la Syrie, dans l'attente d'être autorisés à retourner dans leur pays. Il affirme que les services de sécurité connaissent l'identité des djihadistes marocains de Daech qui aurait des interconnexions avec des groupes djihadistes activant dans l'Afrique du Nord et le Sahel. Des services de sécurité qui viennent d'arrêter, au nord du Maroc, plusieurs personnes suspectées d'appartenir à une nouvelle cellule terroriste spécialisée dans le recrutement de volontaires marocains pour les envoyer combattre dans les rangs de l'EIIL. Par ailleurs, et réagissant à des rapports mettant en garde contre des attaques semblables à celles du 11 Septembre 2001 ciblant les Etats-Unis d'Amérique, le Maroc a mis ses Forces armées royales (FAR) en état d'alerte maximale. Celles-ci viennent de déployer des défenses anti-aériennes, dont des lance-missiles sol-air et diverses autres armes automatiques, sur la façade atlantique du Maroc, non loin du phare de Casablanca, dans la zone nommée El Hank ainsi qu'à l'est du pays près des frontières avec l'Algérie. Les contrôleurs aériens auraient été instruits au renforcement des procédures de contrôle des avions pénétrant l'espace aérien du Royaume. Rappelons que sur demande de Washington, qui redoute de nouvelles menaces terroristes provenant du Maroc et de l'Afrique du Nord, la sécurité a été considérablement renforcée au niveau des vols au départ de l'aéroport de Casablanca et à destination de New York. L'Algérie avait déjà pris des mesures préventives concernant le conflit libyen, en décidant de fermer plusieurs couloirs de son espace aérien empruntés par des avions civils libyens en raison des combats aux alentours de l'aéroport de Tripoli. Cette mesure ne concerne pas tous les avions empruntant l'espace aérien libyen, mais toutes les données sont traitées minutieusement avec tout vol et les demandes d'informations spécifiques à l'équipage de l'avion sont vérifiées auprès des tours de contrôle des pays d'où a décollé l'avion. |
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