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En pleine saison estivale et en dépit des moyens mis en œuvre par les
autorités locales, les ordures envahissent les moindres recoins de la ville.
Le phénomène des déchets ménagers se pose toujours et ne cesse d'envahir la plupart des quartiers et les rues d'Oran. Les amoncellements des ordures domestiques envahissent les artères de la deuxième ville du pays. Des bacs à ordures surchargés débordent et leur contenu jonche le sol dans plusieurs quartiers populaires de la ville. Les odeurs nauséabondes engendrant des désagréments s'en dégagent à longueur de journée des amoncellements des ordures. De nombreux habitants n'osent plus ouvrir leurs fenêtres au risque de voir ces odeurs s'infiltrer dans leurs demeures. Un piètre spectacle s'offre ainsi aux visiteurs de la ville qui garderont sûrement en mémoire de mauvais souvenirs de leur séjour à El Bahia. Cette situation n'est pas seulement due aux manquements des services de nettoiement, mais à l'incivisme de certains citoyens qui continuent de jeter leurs ordures n'importe où et à n'importe quelle heure. Cette situation est conjuguée à l'augmentation du volume des ordures en cette période estivale caractérisée par un afflux d'estivants vers la wilaya d'Oran et notamment les communes côtières. « Nombreux sont les citoyens qui jettent leurs déchets partout et en dehors des heures fixées par la municipalité », assure un habitant à Maraval. L'absence d'endroits appropriés pour le dépôt des ordures ménagères dans plusieurs quartiers a aussi transformé toute une partie de la ville en une véritable décharge publique à ciel ouvert. « Même les endroits qui ont été nettoyés, il y a quelques mois, dans le cadre de l'opération lancée par la wilaya ont repris leur aspect insalubre », ajoute un autre habitant à Es-Sénia. D'autres affirment que cette situation incombe aux autorités locales qui sont défaillantes. L'incivisme n'épargne personne à Oran, même les poubelles ne font pas exception. Dans certains quartiers ces bacs sont carrément volés. Un phénomène qui pèse trop lourd sur le budget financier des services techniques de l'APC, notamment dans les quartiers de la ville. Sachant que le prix d'un bac est de près de 5.000 DA, le préjudice causé aux collectivités locales se compte en millions. Mais plus que le dégât financier, ce sont les désagréments occasionnés par ce pillage qui font mal. Les bacs, qui ont disparu, ont été aperçus dans plusieurs balcons des immeubles, convertis en mini-citernes de stockage d'eau. Le comportement néfaste de ces énergumènes n'empêche pas les services chargés de l'hygiène de la commune de remplacer les poubelles volées et les mettre à la disposition des résidents après chaque vol. Nous avons appris aussi que les voleurs les revendent contre une somme modique à des personnes peu scrupuleuses pour y entreposer des denrées. Les services de sécurité sont sollicités afin de stopper ce genre de commerce illicite qui nuit à notre ville martyrisée par ces comportements malsains. D'autre part, il est utile de signaler que le service d'hygiène de la commune n'arrive pas à réglementer convenablement les horaires de passage des camions pour la collecte des déchets, lesquels souvent s'abstiennent de pénétrer dans un grand nombre de rues, pour diverses raisons, où les ordures restent parfois accumulées plusieurs jours, ce qui contribue au dégagement et à l'exhalaison des mauvaises odeurs ainsi que la propagation d'insectes et moustiques et la prolifération des rats, etc. Depuis quelques jours, certaines ruelles du centre-ville connaissent une grande invasion de gros cafards volants. Même si certains trouvent qu'il s'agit d'un phénomène naturel qui coïncide avec la vague de chaleur, la triste réalité est là. Ce sont les faits constatés en plein centre-ville d'Oran. On trouve ces blattes surtout dans des endroits humides et souvent dans les égouts. Le risque est là car elles deviennent des vecteurs pathogènes. Les caves de certains quartiers sont des milieux favorables à leur développement. Pour les habitants, il est impératif de prendre des mesures en urgence. Des dépenses faramineuses et des effets d'annonce pour des opérations sans aucune efficacité, mais le secteur, en question, souffre, depuis de nombreuses années déjà, de la présence d'insectes et de moustiques qui ont érigé de véritables nids dans tous les recoins de toutes les habitations, à tel point que les habitants se sont? accommodés de leur présence. La wilaya d'Oran a longtemps souffert des ordures ménagères et même industrielles jetées un peu partout aux abords des routes, champs labourés et même près des immeubles. La ville d'Oran en constitue un exemple concret. A eux seuls, les éboueurs de la commune d'Oran procèdent, quotidiennement, à l'enlèvement d'une moyenne de quelque 1.200 tonnes d'ordures ménagères. La bataille est loin d'être gagnée au regard de deux importants facteurs qui continuent à compliquer la situation: le manque de civisme et le manque de moyens. Pour rappel, la wilaya a bénéficié d'une enveloppe budgétaire estimée à 20 milliards de centimes pour l'éradication des décharges sauvages du groupement Est d'Oran. Cette partie d'Oran, qui regroupe la plus grande majorité de la population, a connu ces dernières années une extension urbaine importante et par conséquent une grande prolifération des décharges sauvages. Cette action a été lancée parallèlement à l'élaboration du schéma directeur de gestion et de collecte des déchets de la ville d'Oran qui devra être finalisé incessamment. Le futur schéma vise à réduire de 15% les déchets destinés à l'enfouissement ou à l'incinération et réduire la production d'ordures ménagères de 5 kg par an et par habitant pendant cinq ans (le niveau actuel moyen est de 350 kg/an/habitant). Un projet initié par le ministère de l'Environnement et élaboré par l'Agence nationale des déchets (AND) en collaboration avec la Fondation allemande GTZ. Il est aussi prévu la mise en place d'une nomenclature des unités génératrices de déchets spéciaux. L'établissement d'un schéma directeur de gestion et de collecte des déchets ménagers conforme aux besoins du Groupement d'Oran composé des daïras d'Es-Sénia, Bir El Djir, Sidi Chami et, bien sûr, d'Oran. L'étude du schéma directeur de gestion des ordures ménagères avait été confiée à la Société d'environnement et de génie urbain (SEGU), bureau d'études marocain spécialisé dans la gestion des déchets solides. Pour la deuxième phase du plan de gestion des ordures ménagères du Groupement d'Oran, les cités AADL situées dans le secteur de Bir El Djir ont été choisies par les responsables du secteur de l'environnement comme site pilote pour la mise en place du futur système de collecte des ordures ménagères. |
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