Les habitants du bidonville dit «Virage» à Aïn El-Beida, commune
d'Es-Sénia se montrent impatients quant à leur relogement. Ils ont été,
rappelons-le, à plusieurs reprises alertés par les autorités locales pour un
éventuel relogement et plusieurs dates leur ont été auparavant communiquées
sans que rien ne soit passé. Près de 250 familles de ce bidonville vivent
depuis plusieurs années dans l'absence totale de toute commodité. Ni gaz, ni
eau, ni réseau d'assainissement. Pire encore, les eaux usées, les serpents et
toutes sortes de bestioles font partie de leur quotidien. A ce sujet, ces
habitants déclarent vivre le calvaire depuis qu'ils occupent ces baraques en
tôle, un calvaire qui ne cesse de s'aggraver de jour en jour dans ces
bidonvilles qui sont sans eau potable, ni électricité, ni conduites d'eaux
usées ni réseau routier. Ils dénoncent également les conditions de vie
déplorables de leurs enfants dont certains sont atteints de maladies
chroniques. L'insalubrité menace la santé des habitants de ce bidonville.
Odeurs nauséabondes provenant des amoncellements d'ordures et les eaux
stagnantes sont, entre autres, des facteurs qui rendent la vie des gens
impossible dans ces gourbis de fortune. Une situation aggravée par les grandes
chaleurs de ces derniers jours. «Ça pue de partout», nous dira un père de
famille. «Nous craignons pour les enfants des maladies moyenâgeuses que la
saleté ambiante risque de ressusciter», ajoute-t-il. Les habitants interpellent
les autorités locales, leur demandant d'intervenir pour les reloger dans des
habitations décentes. « Nous devions être relogés l'année dernière à en croire
le responsables de l'APC, mais, aujourd'hui, nous ne savons pas ce qu'il se
passe, car cette opération est à chaque fois reportée», dira un habitant de ce
bidonville. Cette opération de relogement a été, rappelons-le, reportée à deux
reprises. D'abord prévue pour le début de l'été 2013, elle a été cependant vite
ajournée pour le mois de septembre dernier, puis plus rien. La mise à jour du
recensement des foyers existants avant l'année 2007 a donné un nombre de 247
familles, après les enquêtes d'usage via fichier national du logement, CNL,
OPGI, Agence foncière.»
Notons qu'au total plus de 3.000 familles devront être relogées durant
cet été. Plus de 1.000 familles ont déjà été relogées depuis le début de l'été.
Ces opérations de relogement ont ciblé des immeubles vétustes situés dans les
secteurs urbains du centre-ville d'Oran (El Emir), Mokrani, Es-Seddikia, Sidi
El Houari, El Makkari et Sidi El Bachir. Ce relogement a été scindé en trois
étapes : un quota de 300 familles a été relogé à la cité 480 logements à Hai
Yasmine, une seconde tranche de 400 familles à la cité 820 logements de Hai
En-Nour et enfin 300 familles à la cité 620 logements de Bir El-Djir. La wilaya
avait mobilisé tous les moyens humains et matériels pour le relogement des
familles. Les bénéficiaires de ces logements sociaux locatifs sont en
possession d'un arrêté de péril délivré par les services de la Protection
civile. Rappelons également que plus de 400 familles de Ras El Aïn ont été
relogées à Oud Tlelat. Ce relogement avait été précédé d'une vaste opération de
recensement de la commission de daïra. Il a été décidé de reloger exclusivement
les familles recensées en 2007. Les autorités locales comptent poursuivre cette
opération avec le relogement de 1.152 bénéficiaires de décisions de
pré-affectations durant ce mois d'août. La wilaya avait instruit toutes les
daïras de passer au peigne fin l'ensemble des dossiers de demandeurs de
logements et de vérifier sur site si ces familles y résident. Un moyen pour
s'assurer des vrais besoins exprimés et surtout d'activer le procédé en
question. Les autorités locales comptent en effet, une fois le relogement
effectué, récupérer les assiettes foncières en vue de lancer des projets
structurants.