|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
Après trois jours d'accalmie, les bombardements aériens israéliens ont
repris hier vendredi faisant au moins un mort, un enfant de 10 ans, dans la
bande de Ghaza. Menées au Caire sous les auspices de l'Egypte, les négociations
indirectes sur un cessez-le-feu durable dans la bande de Ghaza après
l'agression israélienne qui a fait plus de 1800 morts et des milliers de
blessés ont échoué. Des divergences de fond empêchent de parvenir à un
véritable cessez-le-feu et, surtout, à un retour de la paix dans la région.
Israël exige pratiquement des conditions impossibles pour le Hamas et les
Palestiniens: le désarmement. Quelques heures après la fin du cessez-le-feu qui
a expiré vendredi 8 août à 5 heures GMT, un Palestinien de 10 ans a été tué et
six autres personnes ont été blessées dans un raid de l'aviation israélienne.
La reprise des bombardements a provoqué la fuite de milliers de Palestiniens. A
la fin de la trêve, à 05h00 GMT, les sirènes d'alerte ont résonné dans le sud
d'Israël. Selon l'armée israélienne, le Hamas a tiré 18 roquettes de Ghaza dont
deux interceptées par le «Dôme de fer», dispositif antimissile israélien. Ces
tirs ont fait au moins deux blessés, des militaires israéliens. Immédiatement
après, une énorme explosion a secoué la ville de Ghaza, venant apparemment
d'une frappe aérienne. L'armée israélienne avait indiqué qu'elle répond aux
tirs de roquettes à partir de l'enclave palestinienne par des frappes aériennes
contre des «sites terroristes» dans la bande de Ghaza. «Nous continuerons à
frapper le Hamas, ses infrastructures, ses agents et restaurerons la sécurité
pour l'Etat d'Israël», a déclaré dans un communiqué le lieutenant-colonel Peter
Lerner, porte-parole de Tsahal. Israël ne négociera pas avec les Palestiniens
sur le renouvellement de la trêve dans la bande de Ghaza tant qu'il y aura des
tirs de roquettes à partir de l'enclave, a annoncé un responsable du
gouvernement israélien. Pourtant, entre mercredi et jeudi, il y avait beaucoup
d'espoir pour une reconduction du cessez-le-feu de 3 trois jours, qui avait
permis aux Ghazaouis d'enterrer leurs morts. Une résolution d'une réunion
d'urgence de l'ONU demandée par l'Algérie avait réclamé jeudi un soutien
international aux Palestiniens et la fin de l'agression israélienne.
DIALOGUE INTERROMPU En fait, c'est le Hamas qui a rejeté les conditions d'une trêve que les Egyptiens avaient négocié avec les Israéliens qui, eux, veulent tout simplement démilitariser la bande de Ghaza. «Nous refusons de prolonger le cessez-le-feu, c'est une décision finale, Israël n'a rien proposé et n'a pas accepté de mettre un terme au blocus», avaient déclaré deux hauts responsables du Hamas jeudi soir. Jeudi soir, la branche armée du Hamas, les brigades Azzedine el Qassam, a publié un communiqué demandant aux négociateurs palestiniens de ne pas accepter la prolongation du cessez-le-feu en l'absence de concessions de la part d'Israël, annonçant la reprise des tirs sur Israël en cas de non satisfaction des exigences palestiniennes. Un haut responsable du Hamas à Ghaza, Ismaïl Radwan, a précisé que son mouvement n'acceptera pas de prolongation de la trêve si Israël ne répond pas à ses exigences. Parallèlement, la branche armée du Hamas, les brigades Ezzedine al Qassam a également affirmé mercredi soir qu'elle reprendra ses tirs sur le territoire israélien à partir de vendredi 05h00 GMT, échéance de la trêve de 72 heures. Des sources proches des négociateurs expliquent qu'en fait le Hamas et le Djihad islamique ne seraient pas satisfaits de la tournure des négociations au Caire où l'Egypte auraient refusé la plupart des exigences des Palestiniens. Des négociateurs de Hamas ont déclaré que les Egyptiens ont rejeté certaines des demandes qui ont été présentées par la délégation palestinienne il y a quelques jours, y compris la réouverture du passage de Rafah et la création d'un aéroport, ainsi que la construction d'un port maritime. Dès lors, l'ex-Premier ministre du Hamas, Ismail Haniyeh, a confirmé que la délégation palestinienne s'en tient à ses exigences et ne ferait aucun compromis, assurant qu'Israël ne serait pas en mesure d'obtenir des gains politiques après son «échec» sur le champ de bataille. Le Hamas exige outre la levée du blocus, l'ouverture des points de passage aux frontières, l'élargissement de la zone de pêche autorisée à 12 miles nautiques et la libération de prisonniers palestiniens. Jeudi, le président américain Barack Obama avait implicitement pressé Israël, dont les Etats-Unis sont le principal allié, d'accepter de lever le blocus imposé à la bande de Ghaza et de répondre ainsi à une attente primordiale des Palestiniens. INVASION DE GHAZA L'échec de ces négociations dessine par ailleurs la mise en place d'une hypothèse formulée en plein bombardements israéliens au début de l'agression : sa reconquête par Israël. Selon la télévision israélienne I24newstv, « Israël ne semble pour l'instant pas vouloir lever le blocus de Ghaza, disant craindre que le Hamas ne reconstitue son arsenal militaire en s'approvisionnant à l'étranger, ajoutant qu' « Israël a également laissé entendre mardi par la voix d'un de ses ministres sur les ondes de la radio de l'armée que l'Etat juif pourrait lancer une nouvelle opération sur le terrain afin de reprendre le contrôle de la bande de Ghaza pour renverser le Hamas au pouvoir ». Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu n'a pour l'instant pas réagi à cette information. Hier vendredi en milieu d'après-midi, des négociateurs palestiniens auraient indiqué aux médiateurs égyptiens au Caire qu'ils sont prêts à tenter de parvenir à un accord final avec Israël pour mettre fin à la guerre, alors que l'Egypte a de nouveau appelé Palestiniens et Israéliens à revenir négocier une trêve. La délégation des négociateurs israéliens avait quitté tôt l'Egypte vendredi. Selon un décompte des autorités de Ghaza, l'opération «Bordure protectrice» déclenchée le 8 juillet par Israël a fait 1.876 morts côté palestinien. Le Hamas a par ailleurs annoncé jeudi avoir exécuté un nombre indéterminé de Palestiniens considérés comme des espions à la solde d'Israël. Pour sa part, Israël recense 64 militaires et trois civils tués sur son territoire. |
|