Les bouteilles en plastique peuvent nuire à notre santé si elles ne sont
pas convenablement utilisées. Le plastique des bouteilles libère des perturbateurs
endocriniens dans l'eau minérale. Ils pourraient avoir des effets sur la santé,
y compris à faibles doses. Boissons gazeuses, eaux minérales et jus de fruits
sur les trottoirs, sous un soleil de plomb, c'est ce qu'on peut constater
devant la majorité des magasins de vente de boissons au niveau de plusieurs
quartiers d'Oran. Des commerçants n'hésitent pas à étaler au soleil des
fardeaux de boissons gazeuses, d'eaux minérales et de jus de fruits sur les
trottoirs. Presque la totalité des commerces, épiceries du coin, fast-foods?
n'échappent plus à cette règle. Pourtant, sur chaque bouteille il est
clairement indiqué que le stockage du produit doit se faire à l'abri de
l'humidité, de la chaleur et des rayons solaires. Une étude effectuée par des chercheurs
de l'Université de Cincinnati (Ohio), en janvier 2008, a démontré que certaines
bouteilles en plastique libèrent du bisphénol A (BPA), surtout à cause de la
chaleur. Il s'agit d'une substance toxique qui peut provoquer le cancer. En
outre, elle perturbe le niveau des hormones et affecte le système immunitaire.
La saison estivale est souvent synonyme d'intoxications alimentaires à cause
notamment de « la fragilité » de certains aliments face à la chaleur.
Toutefois, il y a lieu de se poser la question suivante : le consommateur
est-il conscient et au courant des dangers qui peuvent découler de l'acte
consistant à acheter un produit « fragile », de surcroît, exposé longtemps au
soleil, à l'instar du jus de fruits ?
La direction du commerce s'emploie, en coordination avec divers
intervenants, à lutter contre la prolifération du phénomène de la vente sur les
trottoirs, à travers la sensibilisation des citoyens. Les consommateurs
semblent ne pas attacher trop d'importance à ce point. Pourtant, les conditions
de stockage sont un des paramètres de préservation de la qualité du produit,
donc de la santé du consommateur. Selon les règles du marché, le producteur est
dans l'obligation de surveiller les conditions de stockage. Mais sur le
terrain, le constat est tout autre. «Aucun producteur ne nous a saisis pour
nous faire la remarque sur le fait que nous posons des bouteilles à l'extérieur
», dira un grossiste. A cela, on peut ajouter également l'absence frappante de
culture de consommation chez les Algériens, toujours à courir derrière les
produits à bas prix sans penser aux dangers que cela peut présenter, notamment
les risques d'intoxication alimentaire.