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Hennaya, 30 000
habitants, est l'une de ces villes qui gravitent autour de Tlemcen (chef-lieu
de wilaya). Depuis le début de cet été, nombre de Hennaouis se plaignent d'être
importunés par des moustiques, qui non seulement sont plus nombreux que
d'habitude en cette saison, mais tourbillonnent avec une irritante insouciance
et sont en phase offensive, prêts à piquer le premier mollet à portée de
trompe. Ceux qui habitent ou traînent du côté d'oued Galiane qui traverse la
ville du sud au nord sur une distance de plus de 2 km, le constatent à leurs
dépens. Démangeaisons, rougeurs, gonflements... Ces insectes nés aux creux de
cet oued dérangent de jour comme de nuit la population déjà abattue par une
chaleur estivale suffocante. Les résidents de la cité du Moulin, l'Enclave 5,
la cité « Derb Lagha » « l'Abattoir » et même ceux du centre-ville, ne savent
plus quoi faire pour endiguer cette invasion, comme le souligne un habitant du
lotissement de l'Enclave 5, tout près du canal d'oued Galiane. «Depuis quelques
semaines, des essaims de moustiques envahissent nos habitations et nous piquent
jour et nuit. Le visage, les bras et les jambes de mes deux petits enfants sont
enflés et maculés de rouge par des gros boutons. Je les ai emmenés au médecin
pour les soigner. Il leur a donné une crème anti-gratouille, à base de
corticoïdes pour le gonflement, mais les rougeurs y sont toujours. Cette année,
les moustiques sont plus voraces que d'habitude! Cela devient insupportable !
». Selon un autre résident de la cité du Moulin, cette année, il y en a deux
fois plus. Si je ne mets pas de prise, je me fais attaquer alors que
d'habitude, je n'ai rien. J'ai acheté deux prises, des bougies ... Bref ! J'ai
développé toute une stratégie contre les moustiques, mais il est impossible de
se protéger en permanence à l'aide de produits insecticides. Et d'ajouter: «
Les moustiques sont très pénibles pour tous ceux qui vivent à proximité de cet
oued, vraie fabrique de bestioles de toutes sortes qui peuvent propager des
maladies graves et causer de sérieuses allergies. A chaque campagne électorale,
on nous promet l'aménagement de cet oued qui grouille de rats et de serpents
qui envahissent les garages et cours de nos habitations. En plus des ordures
ménagères déposées çà et là et des déchets de matériaux de construction qui
sont visibles sur les deux rives. Tenez-vous bien, pour votre information, même
le président du sénat, Abdelkader Bensalah, a une idée sur les dangers que
représente cet oued dangereux puisque, lors d'une précédente campagne
électorale, il est venu en personne constater de visu cette situation
embarrassante. Sur place, il avait promis à de nombreux militants du RND qui
l'accompagnaient, l'aménagement de l'oued qui pose un problème sanitaire et
d'environnement pour les riverains. Mais en vain. Rien n'a été fait depuis! ».
A vrai dire, la prolifération de ces insectes étonne et irrite les riverains
qui se demandent, encore, comment les services compétents n'ont pas bougé le
doigt pour lutter contre la prolifération des moustiques. « D'habitude, à
chaque été, les autorités locales, par le biais du bureau communal d'hygiène,
entreprennent une vaste opération de démoustication, pour éradiquer ce fléau à
la source, sur les rives de l'oued Galiane où naissent des milliers d'insectes
qui finissent par envahir toute la ville. Mais, cette année, ces traitements
insecticides ne sont pas encore effectués par le personnel chargé de
l'entretien de l'APC, dans la zone de l'oued qui déverse les effluents, à ciel
ouvert, de toute la ville et des agglomérations situées en amont, même du CHU
de Tlemcen.
Normalement, la démoustication se fait toute l'année, du 1er janvier au 31 décembre. En été, où l'on enregistre une importante circulation virale, un dispositif de démoustication, de surveillance épidémiologique et de lutte contre la prolifération du moustique, doit être mis en œuvre, à travers toutes les villes et villages de la wilaya. Les services concernés doivent identifier et recenser les moyens potentiellement mobilisables afin de lutter contre le moustique, et même de renforcer le dispositif mis en place au cas où la situation venait à se dégrader. Ils doivent intervenir en fonction du temps et surtout lors de pluies et de températures clémentes qui favorisent l'éclosion de larves. Il faut aussi supprimer les eaux stagnantes pour éviter la prolifération des moustiques dans leur environnement, de vérifier l'écoulement de l'eau dans les égouts et oueds et procéder au nettoyage régulier des bassins et étangs qui sont des nids à moustiques. Il faut savoir qu'un seul moustique pond 200 œufs dans toute eau stagnante ou marécage », nous dit-on à la Direction de l'Environnement de la wilaya. Un ancien fellah de la ville de Hennaya, interrogé sur le sujet, nous lance ironiquement : « Jadis, je me rappelle c'étaient les chauves-souris qui nous rendaient un grand service en consommant cette bestiole féroce, mais malheureusement, on a l'impression que ces mammifères volants persécutés par l'homme disparaissent de plus en plus ». |
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