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Une trêve qui ne doit pas être tenue pour une fin en soi

par Kharroubi Habib



La première trêve de trois jours entre Israël et le Hamas dont la médiation égyptienne avait trop hâtivement annoncé la conclusion n'a pas tenu trois heures. Ni Washington ni Le Caire qui en ont négocié les termes ne s'attendaient à ce qu'elle soit véritablement respectée du moment que l'Etat sioniste se refusait à un cessez-le-feu total en se donnant le « droit » de poursuivre trêve ou pas ses opérations militaires à Gaza sous prétexte de la recherche et de la destruction des tunnels par lesquels les combattants palestiniens pourraient lancer des attaques contre son territoire.

Il était évident que la résistance palestinienne n'allait pas rester passive alors que l'ennemi sioniste poursuivrait ses meurtrières activités en territoire gazaoui. Les réactions occidentales à l'échec de celle première trêve ont toutes désigné le Hamas en tant que responsable en occluant que le droit que s'est accordé Israël l'avait rendue inapplicable. Mais hormis les capitales occidentales qui ont défendu la légitimité d'Israël à user de ce « droit » contrevenant au principe de trêve des armes, le monde entier a dénoncé cet Etat comme étant la partie qui a sabordé la trêve annoncée.

Qu'en sera-t-il alors de cette nouvelle trêve dont les négociateurs ont annoncé l'entrée en vigueur à Gaza à compter d'hier matin ? Le fait qu'Israël a arrêté ses bombardements à l'heure prescrite pour le début de cette trêve et qu'il a procédé au retrait hors de Gaza de ses troupes tendrait à indiquer que les négociateurs égypto-américains ont obtenu cette fois que l'Etat sioniste renonce à dicter ses conditions pour la conclusion du cessez-le-feu qui doit être total et bannissant la poursuite des opérations dont il s'est octroyé le droit lors de la trêve avortée.

L'on ne sait si le cessez-le-feu conclu à nouveau sera encore respecté au moment où cet article paraîtra. Il y a de quoi en douter tant il est vrai comme l'a déclaré l'ambassadrice palestinienne auprès de l'Union européenne qu'Israël mène sa guerre contre les Palestiniens en usant des ruses les plus barbares y compris celle de leur donner le faux espoir qu'il veut tout autant qu'eux la fin de la tragédie humanitaire dont ils sont victimes. Cette fois, il semble bien pourtant qu'Israël a été forcé d'arrêter sa furie criminelle car ayant dépassé des bornes dont la communauté internationale dénonce vigoureusement l'horreur contraignant par là même ses plus inconditionnels alliés à exercer sur lui des pressions pour qu'il cesse son œuvre de mort.

Une trêve de trois jours c'est bien entendu un répit à prendre pour la population gazaouie qui vit l'enfer depuis près d'un mois. Mais ce n'est pas tout ce que la communauté internationale doit accepter. Elle doit poursuivre sa mobilisation pour exiger d'Israël la fin définitive de son agression permanente contre la bande de gaza et les territoires palestiniens occupés en général. Cela en le contraignant à engager des négociations immédiates et sans conditions avec les Palestiniens sur la base non de ses projets à leur égard mais sur celle définie par les résolutions des Nations unies. Avec son initiative de convocation d'une réunion extraordinaire de l'Assemblée générale de l'ONU consacrée à l'agression israélienne contre la bande de Gaza, l'Algérie offre le cadre à cette communauté internationale de se démarquer de la fausseté de la prétention qu'ont Israël et ses désormais rares soutiens à parler et à agir en son nom dans le conflit palestino-israélien.

Pour aussi longue que pourrait s'avérer la trêve conclue, ce serait insulter la mémoire des milliers de victimes des agressions israéliennes de la considérer comme une fin en soi dont le peuple palestinien martyr devrait se contenter. Mais également lui faire comprendre qu'il n'a rien à attendre de la communauté internationale qu'une commisération apitoyée.