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L'armée israélienne a annoncé, hier, que plus aucun de ses soldats ne se
trouve sur le territoire de Ghaza, quelques heures après le début d'un
cessez-le-feu de 72 heures, signé sous des auspices égyptiennes et qui a pris
effet, à partir de 8h locales (6h en Algérie).
« Les forces de défense d'Israël seront redéployées sur des positions défensives, à l'extérieur de la bande de Gaza et nous maintiendrons ces positions défensives», a déclaré à la presse le porte-parole de l'armée israélienne. Ce retrait qui accompagne la trêve des trois jours laisse espérer un retour au calme dans la bande de Ghaza meurtrie par 29 jours de bombardements intensifs. Quelques minutes avant l'entrée en vigueur du cessez-le-feu, des roquettes ont été tirées de l'enclave palestinienne vers une dizaine de villes israéliennes, tandis que l'aviation israélienne menait une série de raids contre plusieurs localités de la Bande. Aucune victime n'a été signalée. L'accord, autour de ce cessez-le-feu, a été conclu, lundi soir, au Caire qui a multiplié les contacts avec les différentes parties du conflit. Les représentants palestiniens réclament toujours la levée du blocus terrestre et maritime, imposé par Israël, depuis 2006, la réouverture du terminal de Rafah vers le Sinaï et la libération des Palestiniens, arrêtés en juin dernier, après l'enlèvement de 3 étudiants juifs, en Cisjordanie. Alors qu'une délégation israélienne était attendue, hier, dans la capitale égyptienne, pour des négociations plus approfondies sur un accord de sortie de crise, au cas où le cessez-le-feu est respecté, à Tel-Aviv, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, n'a pas réussi à convaincre, totalement, ses ministres puisque deux d'entre eux, le ministre des Affaires étrangères, Avigdor Liebermann, et Neftali Bennett, ministre de l'Economie et chef du parti nationaliste, se sont opposés à cette trêve. Une trêve qui reste, pourtant, précaire face aux promesses guerrières de Netanyahu qui avait annoncé, ce samedi, que le combat continuera contre les islamistes du Hamas, même quand l'armée aura accompli sa mission première de destruction des tunnels creusés sous la frontière. Il a, également promis de faire payer au Hamas «un prix intolérable» s'il continuait à lancer des attaques contre Israël. Hier, l'armée israélienne affirmait que sa mission est «achevée» avec la destruction de 32 passages souterrains et plusieurs dizaines de puits d'accès qui ont été localisés et dynamités par ses forces. Ces tunnels, fortifiés en béton armé, permettent aux combattants palestiniens, selon Israël, de mener des attaques, sans être détectés, et leur destruction constituait le principal objectif de l'opération «Bordure protectrice», lancée le 8 juillet, avait annoncé Netanyahu. Si ce retrait est expliqué par la fin du job, selon la version officielle, il n'en demeure pas moins que cette opération, avec toutes les exactions commises et le massacre des civils a, sérieusement, entamé l'image de marque de l'Etat hébreu. Outre l'opinion mondiale qui n'a eu de cesse de manifester au profit des Ghazaouis, les condamnations de ces actes terroristes ont été unanimes et même Paris et Washington, les plus fidèles alliés de l'Etat sioniste ont été obligés de réagir et de demander l'arrêt des massacres. Par ailleurs, et selon le ministre palestinien des Affaires étrangères Riad al Malki, il existe «des preuves évidentes de crimes de guerre commis par Israël qui équivalent à des crimes contre l'humanité». Outre cette condamnation internationale, la situation à Jérusalem a bougé puisque, ce lundi, des violences y ont éclaté et deux attaques palestiniennes s'y sont produites, à quelques heures d'intervalle. À l'aide d'une pelleteuse, un Palestinien a tué un Israélien avant qu'un motard ne blesse, par balles, un soldat israélien. C'était la première fois, en trois ans, que la ville de Jérusalem est touchée par un attentat mortel. Côté palestinien, et d'après les comptes rendus de la presse internationale, présente sur place, la vie semble reprendre son cours normal. On annonce que des pêcheurs ont pu repartir en mer après presque un mois de guerre, alors que les banques devaient, également, rouvrir quelques heures, à Ghaza. Près de Beit Hanoun, au nord de l'enclave, des dizaines de Palestiniens rentraient en voitures et en charrettes tirées par des ânes, dans des zones qu'ils avaient quittées sur ordre de l'armée israélienne. Quant au bilan de ces 29 jours d'enfer qui se sont abattus sur Ghaza on dénombre 1.867 Palestiniens tués, selon le bilan des secours palestiniens. Le Bureau de coordination des Affaires humanitaires de l'ONU (OCHA) avance lui, le chiffre de 1.717 personnes tuées. Parmi eux, au moins 1176 civils, dont 377 enfants. Quelque 250 000 Palestiniens ont été déplacés par ce conflit dont 170.000 ont trouvé refuge dans l'un des 82 centres gérés par l'ONU. Ces bilans sont appelés à la hausse à mesure de la découverte de nouveaux corps sous les gravats. Côté israélien, 64 soldats et 3 civils ont été tués et 400 autres blessés. Depuis le début du conflit, le 8 juillet, l'armée israélienne a procédé à 4.686 bombardements dans la bande de Ghaza. Sur la même période, 2.560 roquettes et tirs de mortier provenant de militants palestiniens ont frappé l'Etat juif, dont 556 ont été interceptés par le système de défense antimissile «Dôme de fer». |
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