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A
travers le sommet USA-Afrique de Washington, tout laisse croire que l'Amérique
de Barack Obama souhaite et veut se repositionner en Afrique dont le secteur
économique est, nettement, dominé par la Chine. Quelques chiffres pour avoir
une idée des places occupées, respectivement, par la Chine et les États-Unis.
En 2013, les échanges commerciaux entre l'Afrique et la Chine ont totalisé 210
milliards de dollars, plus du double de ceux entre les États-Unis et le
continent (85 milliards). En fait, c'est donc pour combler le retard
économique. Les États-Unis visent ainsi un nouvel équilibre.
Les États-Unis, première économie du monde, sont seulement le troisième partenaire économique de l'Afrique, après l'Union européenne - dont plusieurs membres ont des liens post-coloniaux avec des pays africains -, et la Chine, assoiffée des ressources naturelles du continent qui compte plus d'un million de Chinois qui bénéficient d'égards particuliers grâce au programme développé par Pékin. Ainsi, la Chine s'est, entre autres, engagée à créer un fonds de 5 milliards de dollars pour le développement de l'Afrique, d'annuler des dettes, de construire des hôpitaux et des écoles. L'agence de notation «Fitch» estime que les crédits accordés aux pays africains par la «Export-Import Bank of China» représentent 67 milliards de dollars entre 2001 et 2010, soit 12 milliards, de plus, que l'argent prêté par la Banque mondiale. C'est précisément ce que Barack Obama veut prendre de vitesse en organisant, cette semaine, le sommet Amérique-Afrique qui, contracté, pourrait s'intituler dorénavant «Amérafrique» pour des jours meilleurs, dans les pays africains aux économies peu brillantes. La Chine aussi trouve son compte et ne donne rien pour rien. Car, en Afrique, la Chine voit un réservoir de matières premières énergétiques et minières. Pour les États africains, Pékin est un partenaire commercial idéal, qui n'impose pas de conditions politiques particulières à ses fournisseurs et qui leur assure, même, un soutien diplomatique. Mais les relations sino-africaines heurtent les intérêts des États-Unis soucieux, eux aussi, de diversifier leur approvisionnement pétrolier. Surtout l'enthousiasme de l'Afrique pour la Chine risque de s'émousser rapidement, à terme, une hausse des prix agricoles aurait un effet négatif sur les économies africaines. L'agriculture est le secteur économique qui vient en tête dans cette «coopération». La Chine achète des terres africaines, difficiles et dures à travailler, faute de moyens matériels. Les Chinois s'y installent, physiquement et matériellement, et rares sont les nationaux qui mettent la main à la pâte bien qu'au départ il s'agit de coopération à l'interne. La presque totalité de la production agricole, entre autres, est destinée à la consommation de la population du pays du milieu. Ce qui est valable pour l'agriculture l'est tout, aussi, pour les autres secteurs économiques et bien sûr les richesses naturelles du sous-sol ne font pas exceptions. La Chinafrique est belle est bien réelle, en attendant l'Amérafrique... Mais, selon de nombreux experts, il est faux d'analyser les efforts américains actuels en matière de commerce avec l'Afrique, via le prisme de la compétition avec la Chine. L'avenir nous le dira. |
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