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Tous
les moyens sont bons pour se justifier. Toutes les raisons sont bonnes pour se
disculper. Même si l'on n'y croit pas trop soi-même. L'important est de se
faire blanchir peu importe les conditions. Quitte à «retourner sa veste» pour
passer dans le rang des innocents et faire passer les autres pour des
adversaires jurés, des ennemis coulés dans le béton pour plaire à la galerie.
Pour s'innocenter parce que les fautifs, ce sont les autres.
Les criminels, ce sont les voisins. Pas seulement les Palestiniens mais tous ceux qui les appuient, tous ceux qui les soutiennent dans leur juste lutte quotidienne. Et plus personne d'autre que les Etats-Unis ne peut mieux jouer à la girouette. Il y a quelques jours, ils avaient adopté un ton inhabituellement ferme vis-à-vis de leur allié israélien face au nombre de victimes civiles à Gaza. Vendredi matin, quelques heures après l'échec du cessez-le-feu, ils ont désigné un seul responsable: le Hamas. Le vent a vite tourné, vite changé de direction. L'agresseur est devenu l'agressé avec la bénédiction de l'oncle Sam. Sans crier gare, la Maison-Blanche a dénoncé la violation barbare de l'accord par le mouvement palestinien. La raison? La capture d'un soldat israélien, un sous-lieutenant de 23 ans, au cours d'un affrontement dans lequel deux soldats ont été tués, explique pour une large part cette condamnation extrêmement claire et rapide de Washington. «Nous avons condamné sans équivoque le Hamas et les factions palestiniennes qui sont responsables de la mort de deux soldats israéliens et de l'enlèvement d'un troisième quelques minutes seulement après l'annonce d'un cessez-le-feu» de 72 heures, a déclaré M. Obama vendredi. Les innocents morts dans l'autre camp ne font pas «le poids». «S'ils sont sérieux dans leur volonté d'essayer de trouver une solution à cette situation, ce soldat doit être libéré sans condition, dès que possible», a affirmé le président américain. Le secrétaire d'Etat américain John Kerry, très impliqué ces derniers jours pour pousser les deux parties à parvenir à un cessez-le-feu, a lui aussi condamné cet enlèvement, conscient du traumatisme qu'avait représenté le rapt en juin 2006 du soldat franco-israélien Gilad Shalit. Son enlèvement avait déclenché cinq mois d'opérations militaires à Gaza. Il a finalement été libéré en octobre 2011 en échange d'un millier de prisonniers palestiniens. Mais, la branche militaire du Hamas a affirmé dans la nuit de vendredi à samedi ne pas disposer d'information sur un soldat israélien porté disparu vendredi près de Rafah dans le sud de la bande de Gaza. Selon des observateurs sur place, l'histoire de l'enlèvement du soldat israélien est montée de toutes pièces, cousue de fil typiquement israélien pour justifier le génocide palestinien, allant jusqu'à l'extermination comme déclaré par le Premier ministre israélien. Joignant le geste à la parole, il décide, pour sa sombre besogne, la mobilisation de 16.000 autres réservistes... Son but justifie ses moyens. |
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