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Réputée jadis pour ses légumes frais et ses primeurs, la ville de Hamma
Bouziane est entrée de plain-pied dans l'ère industrielle en se spécialisant
dans le créneau de la menuiserie de bois. Et sa réputation dans cette
spécialité est désormais établie à un niveau régional, en attendant plus car
les commandes affluent de partout et le travail du bois a pris un essor
considérable dans cette commune. «Le dernier recensement que nous avons
effectué il y a deux ans a fait apparaître un nombre de 600 menuiseries
éparpillées dans les quartiers de la ville : à Djelloulia, à Aïn Bensbaa, à
Békira, au quartier d'El-Ghirène, à Cherakate, à Bergli, etc.», a indiqué hier
le chef de la daïra, M. Tolba, lorsque nous lui avions posé la question sur le
développement rapide de cette activité dans l'ancien verger de Constantine.
Mais de nombreux citoyens de la ville qui nous ont contactés estiment leur nombre à plus de 800 aujourd'hui. «C'est probable, estime le chef de daïra, car c'est devenu maintenant automatique : tout un constructeur qui érige une demeure de plus d'un étage réserve le rez-de-chaussée pour un atelier de menuiserie. C'est le même phénomène que l'on a vu pour des villes comme Aïn M'lila et Tadjenanet pour ce qui concerne la pièce de rechange autos, et Aïn Fakroun pour les articles d'habillement», a poursuivi notre interlocuteur en considérant que le phénomène est positif pour l'activité économique de la commune et sa région. «Cela fait travailler les gens. La demande est très forte dans la région car, il faut le dire, la menuiserie de Hamma Bouziane est de bonne qualité et a acquis une bonne réputation à travers le territoire national». Mais comme chaque médaille a son revers, cette activité qui est établie en plein milieu urbain, au-dessous des habitations, ne va pas sans créer des nuisances aux résidents. «Les bruits des machines, l'odeur de la peinture qui se dégage des ateliers et qui nous agresse durant toute la journée, la poussière de la sciure, nous rendent la vie insupportable», se plaignent régulièrement les citoyens qui ajoutent à ces inconvénients les encombrements continuels et les embarras de la circulation provoqués par les véhicules qui viennent charger et décharger la marchandise et les matériaux. Et de se poser la question de savoir où en est le projet, né il y a plusieurs années de cela, de rassembler cette industrie dans une zone d'activité spécifique ? Interrogé aussi sur les plaintes et les questionnements formulés par les habitants de la ville, le chef de daïra, tout en reconnaissant que les ateliers de menuiserie, «que l'on trouve partout, jusque sur le boulevard de l'ALN qui coupe la ville en deux», gênent considérablement les citoyens autant que les visiteurs, que les premiers n'ont pas tort de protester, a déclaré que, dans l'immédiat, il faudrait penser à réglementer cette activité envahissante qui surgit de partout. Et l'organiser aussi. «Et à ce propos, ajouta M. Tolba, pas plus tard que la semaine dernière, je suis sorti en compagnie du président de l'APC pour examiner la possibilité de retenir un terrain situé sur le territoire de la commune, afin d'implanter la zone d'activité où seront délocalisés et concentrés tous les menuisiers. Mais je pense qu'il faut éviter de se précipiter et donner le temps à ce projet de mûrir», a-t-il dit à la fin de l'entretien. |
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