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Plus de 1.100 morts à Ghaza : Les Palestiniens livrés à la barbarie

par Yazid Alilat

Rien, ou presque, ne semble arrêter la machine terroriste de l'Etat sioniste, dont l'agression contre Ghaza, depuis le 8 juillet dernier. Hier mardi, au lendemain d'une journée, plus ou moins calme, la bande de Ghaza et ses villages ont été soumis à un véritable déluge de feu, des centaines de bombes étaient tirées à l'aveuglette contre les maisons des Palestiniens.

 Selon un bilan provisoire, au moins 1.110 Palestiniens, dont presque le quart, sont des enfants et des femmes, ont été tués, dans cette agression dénoncée, du bout des lèvres, par les puissances occidentales, quand elle a été condamnée par la société civile et les ONG, dans le monde entier.

La diplomatie, toujours menée par les Américains, les plus fidèles alliés d'Israël, n'a ainsi donné aucun résultat pour faire cesser une guerre, sans nom, menée par ce pays contre la population de Ghaza. En outre, des experts en armements soupçonnent l'armée israélienne d'utiliser des armes interdites, comme des gaz de combats, dans les bombardements auxquels est soumise la bande de Ghaza. Sourd aux injonctions de la communauté internationale, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a, même, annoncé, mardi, que cette agression allait durer. Mardi, des dizaines de Palestiniens, dont au moins 9 femmes et 4 enfants, avaient été tués, aux premières heures de la journée, dans les frappes incessantes.

APRES L'EAU, L'ELECTRICITE

Après avoir, pratiquement, détruit les châteaux d'eau et les canalisations d'eau potable, l'armée israélienne a détruit, mardi, l'unique centrale électrique qui alimente Ghaza, en électricité et qui assure 30% des besoins de l'enclave. Elle a été bombardée et a cessé de fonctionner. Mardi, en milieu de journée, elle était en flammes et dégageait un épais panache de fumée noire, selon des correspondants de presse. La maison du chef du Hamas, à Ghaza, Ismaïl Haniyeh, a été bombardée, ainsi que le siège de la Télévision et la Radio de la, mais qui continuaient, néanmoins, d'émettre. Face à cette frénésie de destruction et de tuerie, l'Iran a réagi, violemment, appelant les pays arabes à armer la résistance palestinienne, qui a réussi à tuer au moins 53 soldats, selon des chiffres officiels. En présentant ses voeux de l'Aïd El Fitr, le guide suprême d'Iran, l'Ayatollah Ali Khamenei, a appelé, mardi, le monde islamique à armer les Palestiniens, et a qualifié Israël de «chien enragé», l'accusant de commettre un «génocide» à Ghaza. «Un chien enragé, un loup sauvage attaque des personnes innocentes, des enfants qui ont perdu leur vie innocemment . Ce que font les dirigeants du régime sioniste est un génocide et une catastrophe historique», a-t-il dit. «Le président américain Barack Obama a émis une fatwa pour que la résistance palestinienne soit désarmée, pour qu'elle ne puisse pas répondre à tous ces crimes. Nous disons le contraire, le monde entier, et en particulier le monde islamique, doit armer, autant qu'il le peut, le peuple palestinien», a affirmé Khamenei, qui a ajouté que «aujourd'hui, les Palestiniens ont besoin de produits de premières nécessités pour vivre, d'armes et d'équipements. J'appelle les gouvernements musulmans pour que nous joignions nos mains afin d'aider la population de Ghaza», a-t-il souligné, selon son site Internet. L'intervention de l'Iran, dans ce conflit, accusé d'ailleurs d'armer le Djihad islamique et Hamas, peut faire changer les choses, et donner une autre configuration à cette agression, que ni les Américains, ni l'Union européenne n'ont pu circonscrire, alors que l'ONU a été ramenée à sa plus simple expression, à savoir un appendice de la politique internationale de Washington.

L'OLP, LE DJIHAD ISLAMIQUE ET HAMAS, POUR UNE AUTRE TREVE

De son côté, la résistance palestinienne a tué au moins 53 soldats, un chiffre annoncé par l'armée israélienne, alors que le chiffre réel de soldats tués par les brigades «Ezzedine al Qassam» et le Djihad Islamique est bien plus supérieur, ainsi que celui des blessés. Une opération commando, menée par la résistance palestinienne, en territoire israélien, s'est soldée, lundi, par la mort d'au moins 3 soldats et de plusieurs blessés. Hier mardi, et au moment où un déluge de feu s'abattait sur la population de Ghaza, où le principal hôpital de l'enclave a fait l'objet d'un autre bombardement criminel, en violation de toutes les lois de la guerre, les principaux mouvements palestiniens, dont le Jihad islamique et le Hamas se sont dit «prêts à une trêve humanitaire de 24h», a déclaré un responsable de l'Organisation de Libération de la Palestine.

Le secrétaire général de l'OLP, Yasser Abd Rabbo, a annoncé, au cours d'une conférence de presse, à Ramallah «des démarches pour poursuivre Israël pour meurtres, devant la Justice internationale».

L'Autorité palestinienne, le Hamas et le Djihad islamique sont «prêts à une trêve humanitaire de 24 heures», a dit M. Abd Rabbo, précisant qu'en cas de refus, «nous tiendrons Israël, pleinement, responsable des conséquences qui en découleront». Il a, également, indiqué que «l'ONU a suggéré d'allonger cette trêve à 72 heures. Nous examinons, dans un esprit positif, cette suggestion», a-t-il poursuivi. Il a, par ailleurs, confirmé qu'une délégation conjointe palestinienne, comprenant des responsables de l'Autorité palestinienne, dirigée par le président Mahmoud Abbas, du Hamas et du Djihad islamique, allait se rendre au Caire, pour y rencontrer des responsables égyptiens. L'objet devrait être l'examen de modalités d'un cessez-le-feu, du moins l'amorce de négociations pour l'arrêt de l'agression israélienne, dont le bilan est extrêmement lourd, ce qui a conduit plusieurs ONG et l'ONU à qualifier cette guerre menée contre des civils de «crimes de guerre». Cette agression «Bordure protectrice», a déjà duré aussi longtemps que «Plomb Durci» en 2008/2009, qui a provoqué la mort de 1.440 Palestiniens, dont des femmes, des enfants et des vieillards.