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La flambée des prix des fruits et légumes, enregistrée depuis hier, dans
la ?ville des ponts' ne doit rien à la forte canicule qui y a sévi, mais plutôt
à la proximité des fêtes de l'Aid El-Fitr qui est toujours caractérisée par une
frénésie des achats qui s'empare des ménagères
et des pères de famille. Hier matin, les marchés du centre-ville ont été, littéralement, pris d'assaut, par une foule compacte qui achetait tout ce qu'elle trouvait sur son passage. «Il n'y a pas le moindre espace pour mettre le pied !», se plaignait une ménagère, perdue au milieu de la foule, à l'entrée du marché Boumezzou du centre-ville. Après s'être frayé, difficilement, un chemin, nous sommes arrivés devant l'étal d'un marchand et avons constaté, tout de suite, une hausse importante dans les prix des légumes. A notre première question, le marchand s'est montré indigné et pointa du doigt les grossistes du marché de fruits et légumes du ?Polygone' (Magrofel) où il a l'habitude de s'approvisionner : «Ils sont devenus fous. Leur comportement est devenu inqualifiable. Ils ne parlent que d'argent !». Et de se lancer dans une longue explication faisant ressortir que les grossistes sont en train d'imposer leur diktat, qu'ils ont opéré des augmentations du prix de gros allant jusqu'à 100 % sur certains produits. «Prenez l'exemple des courgettes, dira-t-il. Au début du mois de Ramadhan on les vendait à 70 DA le kilo et ils sont maintenant à 140. N'est-ce pas de la folie ?», Cria-t-il en nous prenant à témoin. Peut-être que la demande est supérieure à l'offre, avons-nous fait observer. «Non, répondra notre marchand, les produits sont disponibles en très grandes quantités. Disons plutôt que c'est l'appât du gain et la perspective de réaliser de bonnes affaires, en cette veille de l'Aïd où les gens achètent tout, sans voir, en acceptant avec stoïcisme les saignées faites à leur porte-monnaie, par ces augmentations inconsidérées et injustifiées des prix». Arrivée en ce moment à l'étal, une femme lâche une plainte : « On nous écorche, a-t-elle dit en prenant pour cible les marchands de détail. Mais nous sommes obligés d'acheter quand même. Que pouvons-nous faire d'autres c'est l'Aid !». Et c'est l'accrochage verbal inévitable entre la femme et le marchand. La tournée dans les magasins du marché et sur les étals nous a, tout de suite, renseigné sur l'ampleur de la flambée des prix qui a touché, pratiquement, toutes les places marchandes de la ville. La pomme de terre qui se vendait à 55 DA, au début Ramadhan est affichée à 65 DA. La tomate, à 80 DA (pas plus de 60, il y a un mois). Et ainsi de suite. Mais ce qui est étonnant, au rayon des fruits de saison, est que les prix gardent toujours de la hauteur malgré la chaleur qui les menace de pourrissement. Surtout quand il s'agit de pêches et des bananes. Les premières sont à 160 DA le kilo et les secondes à 140. Dans le même registre, de 150 DA le kilo, il y a une semaine, les oranges d'importation sont passées tout à coup à 180 et de 200 DA et la nectarine est passée à 280. Au rayon des viandes, c'est le même phénomène. Fini la stabilité qui a longtemps caractérisée le marché des viandes ; chez certains bouchers la viande du mouton était proposée à 1400 DA le kilo (le bifteck, lui, est à 1.300), alors qu'elle était proposée à 1.200 DA, avant et au début du Ramadhan. La viande de veau est montée d'un cran, en grimpant de 850 à 900 DA le kilo. Et dans tout ça, des clients rencontrés au marché des frères Bettou ont estimé que le phénomène est « normal à la veille de l'Aid !». L'essentiel pour eux étant que les produits nécessaires pour festoyer soient disponibles et de bonne qualité. «Si vous vous plaignez des prix, allez à Souk El Asser ou ailleurs où les prix sont abordables, mais de moindre qualité !», lance-t-il. |
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