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Devant l'ampleur de l'agression israélienne contre la population
palestinienne de Ghaza, la communauté internationale commence peu à peu à
prendre conscience de ce qui se passe réellement dans cette mince bande
littorale où vivaient 1,8 million de personnes avant le début de l'un des plus
médiatisés massacres de civils. Après les ONG, les associations humanitaires,
de protection des droits de l'homme et les soutiens un peu partout en Europe, au
Maghreb y compris en Algérie, et dans les territoires occupés, c'est au tour du
Conseil des droits de l'homme de l'ONU de qualifier de «crime de guerre»
l'attaque militaire israélienne contre la population de Ghaza. C'est dans le
chaos des bombes et des obus de tous calibres qui pleuvent sur les maisons des
ghazaouis que le haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Mme Navi
Pillay, a appelé mercredi à une enquête sur de possibles crimes de guerre
commis par Israël à Gaza. Il y a «une forte possibilité que le droit
international humanitaire ait été violé, d'une manière qui pourrait constituer
des crimes de guerre», a-t-elle déclaré avant de demander une enquête sur
chaque incident, citant des destructions de maisons et des civils tués, dont
des enfants, par l'armée israélienne. Le Conseil des droits de l'homme, réuni en
urgence, devait se prononcer dans l'après-midi sur une résolution demandant une
enquête internationale urgente sur l'agression israélienne en vue de juger les
responsables de «violations et crimes». «Israël est en train de perpétrer des
crimes odieux. Ce que fait Israël est un crime contre l'humanité», estime de
son côté le ministre des Affaires étrangères palestinien, Riad Malki, devant
les membres du Conseil. «Israël, force d'occupation, cible depuis 16 jours les
enfants, femmes, personnes âgées, et les prive de leur droit à la vie à travers
des frappes. Il y a une incursion terrestre et cela va entraîner des crimes
contre des civils palestiniens», a-t-il ajouté. A New York et devant le Conseil
de sécurité de l'ONU, le représentant palestinien à l'ONU Ryad Mansour a
dénoncé l'apathie de la communauté internationale devant de tels massacres de
civils par l'entité sioniste. «La communauté internationale a failli à son
obligation de protéger les civils en temps de guerre», a-t-il souligné.
Mansour, qui portait le deuil, a brandi des photos de blessés palestiniens à
Gaza et égrené les noms d'une cinquantaine d'enfants palestiniens tués dans les
bombardements. «Voici les visages de nos victimes, pour la plupart des enfants.
Nous ne sommes pas des statistiques, nous sommes des êtres humains», a-t-il
lancé, au bord des larmes. De son côté, le ministre palestinien de la Santé,
Djaouad Awad, a mis en garde contre la détérioration de la situation sanitaire
et environnementale à Ghaza du fait des difficultés des équipes de secours à
arriver sur les lieux des bombardements et à évacuer les blessés et les corps
des martyrs. Le ministre palestinien a appelé la communauté internationale à
intervenir en urgence pour faire cessez le massacre et faire pression sur
l'agresseur israélien pour que les équipes de secours puissent intervenir dans
les zones bombardées pour en évacuer les blessés et enterrer les morts.
DIPLOMATIE DU PLUS FORT Sur le front diplomatique et malgré un ballet de ministres et le déplacement en Israël du chef de la diplomatie américaine et le SG de l'ONU, peu d'avancées ont été constatées, même si John Kerry restait optimiste. En fait, l'intransigeance d'Israël à poursuivre son agression, menée par l'aviation et les blindés, contre la population de Ghaza, semble avoir tétanisé les démocraties occidentales, qui en sont venues à lui demander son autorisation pour l'annulation des vols vers et de l'aéroport de Tel-Aviv de peur des tirs de roquettes du Hamas. «Nous avons certainement fait quelques pas, mais il reste du travail», a dit John Kerry lors d'une rencontre avec Ban Ki-moon, qui a répliqué «nous unissons nos forces pour obtenir un cessez-le-feu aussi vite que possible». Dans la nuit de mardi, la Jordanie avait proposé au Conseil de sécurité un projet de résolution appelant à «un cessez-le-feu immédiat et totalement respecté» entre Israël et le Hamas ainsi qu'à la levée du blocus imposé à Gaza par Israël. Le texte demande le retrait de l'armée israélienne de la bande de Ghaza et la réouverture durable des points de passage sur la base de l'accord de 2005. Aucune réponse n'a été donnée à cette proposition, alors que celle de l'Egypte reste la piste la plus privilégiée pour un cessez-le-feu, car selon un haut responsable du Fatah, les discussions se poursuivaient avec le Hamas en vue de parvenir à un cessez-le-feu avec Israël dans la bande de Ghaza. NOUVEAU MASSACRE A KHAZA'H, PLUS DE 650 MORTS D'autre part, le bilan dramatique de cette agression sioniste, ne cesse de s'allonger avec la mort, mercredi, d'au moins 19 Palestiniens ce qui porte le nombre de martyrs à 650 au moins dans la bande de Ghaza, victimes des bombardements de l'aviation et des blindés, au moment même où les corps de martyrs tués mardi ont été retrouvés dans les décombres. Selon des habitants de Ghaza, un nouveau massacre a été perpétré mercredi par l'armée sioniste, identique à celui de Chajaiya. Citant des témoins, des sites d'information palestiniens indiquent qu'un nouveau massacre israélien a été commis à Khaza'ah, au sud de Gaza, suite aux multiples raids israéliens. Ces témoins font état de martyrs et de blessés dans les rues du village. Mais, l'armée israélienne a interdit aux ambulances d'entrer sur les lieux pour évacuer les blessés, alors que les civils ont appelé la Croix Rouge à intervenir pour les faire sortir. Selon le correspondant du site alqods. com, des dizaines de martyrs se trouvent sous les décombres de leurs maisons bombardées par l'artillerie et l'aviation israéliennes. UN AVION ISRAELIEN ABATTU Sur le front des combats, les brigades Ezzedine el Qassam ont annoncé hier mercredi avoir touché un avion de combat israélien F16 mardi soir à l'aide d'un missile sol-air au-dessus de Deir el-Balah, dans le centre de Gaza. Les brigades El Qassam ont affirmé dans un communiqué que l'unité de la défense aérienne appartenant aux brigades a touché un avion à 19h40 alors qu'il tentait de mener un raid contre la population. La résistance palestinienne annonce pour la première fois avoir touché un avion de combat, mais a déjà abattu des drones israéliens au-dessus de Gaza. Des sites israéliens ont confirmé l'information, admettant en hébreu qu'un «incident douloureux a frappé un avion militaire mardi soir dans le ciel de Gaza», sans fournir plus de détails. Par ailleurs, des sites israéliens ont confirmé que de violents affrontements se déroulent à l'est de Khan Younès (Gaza), et que 61 soldats blessés ont été évacués à l'hôpital de Soroka, dont la plupart sont dans un état grave. Toujours ce mercredi, huit soldats et officiers blessés ont été transportés à l'hôpital Hadassa dans la ville d'al-Qods, a rapporté une chaîne de télévision israélienne. Sans plus de détails sur la nature des blessures, elle a précisé que 25 soldats et officiers sont traités dans cet hôpital. Par ailleurs, la résistance palestinienne a réussi à abattre lors de violents combats à Ghaza 29 militaires israéliens, dont des officiers, selon le porte-parole de l'armée israélienne. Enfin, trois soldats israéliens ont été arrêtés par la police militaire pour avoir publié sur des réseaux sociaux les noms de soldats israéliens blessés et tués à Ghaza. Selon la radio israélienne, ils seront présentés prochainement devant un tribunal militaire. |
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