La campagne de nettoyage et d'entretien des mosquées de Constantine a été
lancée, hier samedi, par des brigades de jeunes gens activant au sein de
l'organisation nationale religieuse «Khoddam bouyout Allah» (Les serviteurs des
maisons de Dieu). «Cette année, plus de 80 éléments féminins vont participer à
cette opération», a annoncé hier M. Noreddine Tolba, du bureau de Constantine
affilié à cette organisation, en expliquant que l'opération a débuté hier par
la mosquée Bilal de la cité Eriadh et va se poursuivre jusqu'à la fin du
Ramadan. Elle consiste, selon les explications qu'il a données, à nettoyer
principalement les tapis de prière et les stériliser, et ce en utilisant des
appareils de haute technologie qui permettent de les maintenir fixés au sol. La
même opération sera étendue aux dépendances pour appliquer un toilettage
complet au lieu du culte. Ne contestant nullement l'utilité de l'opération du
point de vue hygiénique, des fidèles rencontrés hier à la mosquée du Bey ont
considéré qu'elle aurait dû être faite avant ramadan. Car, à ce moment-là, il y
avait beaucoup de choses à nettoyer et à entretenir. «Durant ce mois de piété,
ont-ils expliqué, tous les lieux de culte enregistrent un taux de fréquentation
plus elevé que d'habitude, les cinq prières de la journée et pour les tarawih.
Et sur le plan de l'hygiène, il faut avouer franchement que plusieurs de nos
mosquées laissent à désirer : tapis poussiéreux, lieux d'ablutions fermés pour
travaux, et, à la place, des barils d'eau équipés de tasses, placés devant
l'entrée.. etc. Il y a aussi les emplacements pour les chaussures qui manquent
terriblement». Ce qui n'est pas du tout faux. Au cours de ce mois sacré, en
fréquentant plusieurs mosquées de la ville, et non des moindres comme la mosquée
du Bey au centre-ville ou la mosquée «Atakwa» à Bab El-Kantara, nous avons
entendu ce genre de critiques chez les fidèles qui se plaignent notamment de la
fermeture, bien avant le Ramadan, des lieux d'ablutions, «soi-disant pour des
travaux de modernisation. Mais jusqu'à ce jour, nous ne constatons rien de tel
et nous sommes encore tenus dans l'ignorance de la date d'achèvement de ces
fameux travaux confiés à des entreprises privées», disent-ils avec une moue de
désappointement. Comme alternative, des mosquées ont bien aménagé, dans une
aile extérieure, des bassins et des latrines, mais ces derniers, non gardées,
sont livrés au vandalisme. Pas plus tard que vendredi passé, beaucoup de fidèls
se sont plaints du manque de place dans les mosquées, devenues trop exiguës
face à l'afflux des fidèles, et les membres d'une association de quartier du
centre-ville compte demander l'autorisation aux services de la wilaya pour
accomplir la prière de l'Aïd-El-Fitr sur la place du Bey attenante à la mosquée
du même nom.