Hisser la ville au rang de Métropole méditerranéenne. Un projet fort
ambitieux défendu, depuis quelques années déjà, par les pouvoirs publics. Un
projet qui pourrait être « une occasion pour régénérer la ville d'Oran, au
profit de ses habitants et de ses utilisateurs», a estimé Kouider Metaïer,
président de ?Bel Horizon', dans une intervention, à l'occasion de la rencontre
organisée, ce jeudi, à l'hôtel ?Liberté' par l'APW d'Oran et ?Le Quotidien
d'Oran'.
Un thème dont les participants se devaient d'apporter des clés de
lectures et des pistes de réflexions. Car il est, surtout, question de
réconcilier Oran avec son identité, son histoire. Comme l'a si bien souligné
Metaïer, «L'Algérie a construit plus de logements en 50 ans que la France
coloniale en un siècle et quart». Malgré ce bilan très positif, « nous sentons
un malaise devant les incohérences urbaines et les ratages architecturaux»,
a-t-il affirmé. Pourtant, a-t-il ajouté, Oran dispose d'un atout majeur. Tous
les styles d'architecture y sont présents: mosquées de types ottoman, andalou
maghrébin, architecture mauresque et néo mauresque ainsi que toutes tendances
européennes: Louis Philipe, Néo classique, Second empire, Haussmannien, Art
nouveau, Art déco et Moderne. De mémoire d'Oranais, a-t-il, par ailleurs,
souligné, « jamais les conditions n'étaient aussi bien réunies, que maintenant,
avec une disponibilité financière, disponibilité des acteurs économiques et de
la société civile et un volontarisme aussi franc de la part des décideurs (écoute,
proximité, présence sur le terrain, etc.)» Il faut donc tirer profit de ce
contexte favorable et «dépasser les outils d'urbanisme obsolètes pour aller
vers d'autres outils, plus modernes qui ont fait leur preuve, dans des villes
comme Barcelone, Bordeaux ou Marseille», a-t-il préconisé. Pour le président de
?Bel Horizon', « il faut cesser la politique du bulldozer qui a fait beaucoup
de dégâts à Oran. La dernière en date fut celle ayant permis de raser,
inutilement le marché des Halles. Une bâtisse de type Art déco de l'architecte
Wolf, alors qu'elle aurait, très bien, pu être récupérée pour d'autres
utilisations.» Il est à noter, enfin, que l'association ?Bel Horizon', par le
biais de son conseil scientifique, a beaucoup travaillé sur les questions et problématiques
liées à la réhabilitation de la ville, de ses espaces contrariés et même ceux
considérés comme, à jamais, perdus. Certaines propositions peuvent paraître
comme extrêmes, comme l'idée de raser l'hôtel du Châteauneuf, ou de
reconstruire la Scaléra et les bains de la Reine, mais pour les défenseurs de
ces idées, elles ont le mérite de poser les problèmes de fond et de pousser la
réflexion, au-delà des carcans administratifs. Parmi ces propositions, il y a
lieu de citer, le classement du Vieil Oran au Patrimoine mondial, la création
au sein du Fort Santa Cruz, d'un musée du Vieil Oran, le réaménagement de la
Place du 1er Novembre, entre autres.