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Le bourbier libyen inquiète sérieusement la communauté internationale, et l'Algérie n'est pas en reste. Elle a de gros soucis à se faire pour la sécurisation de ses frontières orientales. Et pour conjurer le risque réel d'un conflit généralisé, la Libye envisage de demander l'aide de forces internationales pour rétablir l'ordre dans le pays après un regain de violence dans la capitale Tripoli où l'aéroport a été la cible, lundi soir, d'une série de roquettes rapporte l'agence APS. Ces bombardements auraient détruit 90% des avions. L'aéroport international de Misrata est lui aussi fermé. Il ne reste désormais plus que deux aéroports en service, ceux d'Al-Baida et Tobrouk, dans l'est de la Libye. Ahmed Lamin, porte-parole du gouvernement explique que «le gouvernement étudie la possibilité d'un appel à l'aide militaire internationale pour rétablir la sécurité et aider le gouvernement à imposer son autorité» mais aussi «reconstruire ses institutions, en particulier armée et police». Le gouvernement réagissait à des affrontements entre groupes armés ayant provoqué la fermeture de l'aéroport de Tripoli et engendré des dégâts importants à ses installations. 90% des appareils ont été touchés ainsi que la tour du contrôle. Lundi soir, l'aéroport a été de nouveau la cible de «dizaines de roquettes», a déclaré un responsable de la sécurité de l'aéroport, Al-Jilani al-Dahech, qui a fait état d'un mort et de six blessés parmi ses hommes. L'aéroport a été fermé dimanche pour trois jours en raison d'affrontements violents déclenchés par une attaque de milices de Misrata cherchant à en chasser des brigades rivales de Zenten qui le contrôlent depuis 2011. Bien implantées dans la capitale, les brigades de Zenten contrôlent l'aéroport depuis la chute de Maamar el-Guedaffi ainsi que des sites militaires sur la route reliant Tripoli à l'aéroport. La mission de l'ONU (Unsmil) a annoncé pour sa part le «retrait temporaire de son personnel de Libye pour des raisons de sécurité». «Après les combats de dimanche et en raison de la fermeture de l'aéroport international de Tripoli, la mission a conclu qu'il ne serait pas possible de continuer son travail (...) tout en assurant en même temps la sécurité de son personnel ainsi que leur liberté de mouvement», a expliqué l'Unsmil dans un communiqué. APPELS A RETABLIR L'ORDRE Face à cette escalade de violence, plusieurs appels internationaux ont été lancés pour rétablir l'ordre au moment même où les ministres des Affaires étrangères des Etats voisins de la Libye ont tenu une réunion à Hammamet (Tunisie) à l'issue de laquelle ils ont appelé au respect de l'intégrité territoriale et de la souveraineté de la Libye et à l'arrêt des opérations militaires. Cette réunion ministérielle a préconisé un soutien des efforts visant à «garantir les meilleures conditions» pour la mise en place d'un dialogue national et à soutenir les initiatives arabo-africaines pour aboutir au règlement de la crise libyenne. Le gouvernement libyen a appelé à la cessation des combats et au dialogue, au moment où l'Occident a exprimé ses inquiétudes quant à l'escalade de la violence. Le Secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon a appelé toutes les parties à «s'abstenir de toute violence pour atteindre les objectifs politiques». Le chef de l'ONU estime que ces actions violentes sapaient les sacrifices des Libyens afin de créer un Etat fondé sur le droit. «Le secrétaire général réitère l'urgente nécessité d'un dialogue entre tous les acteurs libyens pour s'entendre sur une solution pacifique pour le processus de transition politique», a déclaré son porte-parole. Par ailleurs, le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a appelé hier à un arrêt des violences en Libye ajoutant que les Etats-Unis collaboraient avec les autorités du pays afin d'y mettre un terme. La violence «est dangereuse et doit cesser, et nous travaillons très dur afin de trouver une cohésion politique», a déclaré M. Kerry lors d'une conférence de presse à Vienne. «Nous sommes bien sûr profondément inquiets concernant le niveau de violence en Libye», a-t-il ajouté. La France qui a dit lundi redouter «une extension du conflit» a, elle aussi, condamné les affrontements qui ont eu lieu la veille entre des groupes armés libyens pour le contrôle de l'aéroport de Tripoli, appelant «toutes les parties au calme et au dialogue». «Nous sommes gravement préoccupés par les récents affrontements violents à Tripoli», a indiqué de son côté l'Union européenne, appelant à «un dialogue constructif». Depuis le lancement le 16 mai de l'offensive du général dissident Khalifa Haftar qui dit combattre les «groupes terroristes» dans l'est du pays, des affrontements quasi-quotidiens opposent les forces du général Haftar aux groupes armés, en particulier à Benghazi où l'aéroport est fermé depuis la mi-mai. |
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