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S’il existait un mercato des annonces sans lendemain, les pouvoir publics – quelques ministres en tête - auraient vu leur cote monter en flèche. Les promesses officielles sont devenues un sport national, où les annonces se suivent et, souvent, se ressemblent. Mais à force d’en abuser et amplifiées par les médias et les réseaux sociaux, elles peuvent s’avérer parfois dangereuses et dégénérer en émeutes. L’ancien ministre Djamel Ould Abbes en sait un bout : une promesse non suivie d’effet – car tout simplement impossible à tenir – et c’est l’explosion de colère dans un quartier populaire - Oued Koriche - à quelques encablures du siège du ministère de la Défense nationale. Si Amar Ghoul, pour des considérations évidentes de longévité au gouvernement, détient la palme des annonces biscornues, la dernière de Abdelmalek Sellal (il a annoncé un taux de croissance de sept (7) pour cent en 2019) n’a presque pas fait rire grand monde. Ajoutées à l’incompétence, la mauvaise gestion, la corruption et au clientélisme ambiants le népotisme, ces promesses ont fini par lasser les algériens et achever le peu de crédit qui reste aux institutions.
Le projet de banque postale, mis au placard depuis l’arrivée de Derdouri au siège du ministère de la Poste et des Télécoms, vient nous rappeler que l’Algérie n’a pas réformé depuis un moment. Pour être précis, depuis la réforme catastrophique du secteur de l’énergie en 2006 sous Chakib Khelil. A croire que l’Algérie souffre du syndrome de la réforme : ouverture politique de la fin des années 80 pour la politique, Khalifa Bank et Airways pour la finance et le transport aérien et l’énergie pour les hydrocarbures. Et les suites qu’on leur connait. Dans ces cas, le problème ne se situe certainement pas dans la réforme en elle-même. Mais dans la manière avec laquelle elle est menée et l’absence de débat et de transparence dans la démarche. A l’exception de celle des télécoms, elles ont toutes abouti à des échecs, à tel point que les «traumatismes» successifs ont fini par donner un bon argument au maintien du statu quo général. Le groupe Sonelgaz tente, en tous cas, de minimiser les effets du statu quo des tarifs de l’électricité et du gaz. A défaut d’agir sur les prix pour réduire le phénomène du gaspillage énergétique, Sonelgaz veut faire des économies d’échelle en consommation de gaz naturel pour ses centrales électriques. En agissant sur leur taux de consommation spécifique pour en augmenter l’efficacité énergétique. L’expérience a donné des résultats intéressants : 11 milliards de mètres cube de gaz économisés pour les seules centrales de Skikda et Hadjeret Nouss depuis 2005. Quels volumes l’Algérie pourra-t-elle économiser en agissant sur les tarifs suicidaires pour le système électrique national et les réserves de gaz naturel ? Le ministre de l’énergie Youcef Yousif a certainement les données. Mais l’enjeu d’une augmentation des tarifs est ailleurs. Il se situe dans une résidence d’Etat - estivale et médicalisée - dans la cote Ouest de la capitale. Dont il ne faut surtout pas perturber la quiétude. |
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