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Alors qu'Israël a annoncé hier dimanche l'intensification de son
agression contre la bande de Ghaza, qui a fait plus de 166 morts et plus d'un
millier de blessés depuis le début des raids aériens, le front diplomatique en
faveur d'un cessez-le-feu s'est mis en place.
Même s'il n'est pour le moment d'aucune utilité devant l'intransigeance des Israéliens à poursuivre, sinon à intensifier dans les heures prochaines cette offensive dans le nord de Ghaza et l'accompagner par une offensive terrestre de plus de 40.000 hommes. Après l'appel samedi du Conseil de sécurité de l'ONU à Israël et le Hamas à cesser le feu et à «respecter les lois humanitaires internationales, notamment sur la protection des civils», ?'au rétablissement du calme et à la réinstauration du cessez-le-feu de 2012'', plusieurs capitales européennes sont entrées dans le bal. Le ministre britannique des Affaires étrangères, William Hague, a annoncé samedi qu'il allait évoquer un cessez-le-feu à Ghaza avec ses homologues américains, français et allemands en marge de la réunion sur le nucléaire iranien dimanche à Vienne. «Nous avons besoin d'une action internationale urgente et concertée afin de mettre en place un cessez-le-feu, comme en 2012. Je vais l'évoquer avec John Kerry, Laurent Fabius et Frank-Walter Steinmeier demain à Vienne», a déclaré le chef de la diplomatie britannique dans un communiqué. De son côté, la France a appelé ?'au cessez-le-feu immédiat. «A Gaza comme en Israël, la priorité absolue c'est le cessez-le-feu», a déclaré hier le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius, à Vienne. «Dans ce contexte d'escalade absolument désastreuse, la France demande, comme le Conseil de sécurité de l'ONU, le retour à la trêve de 2012", a ajouté le ministre français. De leur côté, les chefs de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier et italienne Federica Mogherini vont se rendre en Israël et en Palestine pour tenter d'obtenir un cessez-le-feu. Dans le monde arabe, peu d'initiatives, mais la Ligue arabe devrait tenir aujourd'hui au Caire une réunion d'urgence sur la situation à Ghaza. L'Algérie devrait être représentée à cette réunion par le ministre des Affaires étrangères Ramtane Lamamra. Ailleurs dans le monde arabe, les manifestations de soutien à la population de Ghaza se multiplient, et sont souvent spontanées. Plusieurs manifestations de condamnation des raids sionistes contre la population palestinienne ont été organisées ces deux derniers jours à Oran Alger et d'autres villes du pays. ISRAËL INTENSIFIE SES BOMBARDEMENTS Sur le terrain à Ghaza, la situation est dramatique. Le bilan établi hier en milieu de journée faisait état de quelque 166 Palestiniens tués dans les raids aériens, ainsi qu'à partir de navires de guerre. Samedi a été la journée la plus sanglante de la semaine avec 56 morts, parmi lesquels des femmes, dont deux lourdement handicapées tuées dans leur foyer d'accueil, et des enfants parfois très jeunes. D'après un bilan samedi après-midi du bureau de l'ONU chargé des Affaires humanitaires,70% des victimes sont des civils, et 21% des mineurs. L'armée israélienne a annoncé avoir mené depuis mardi plus de 1.300 frappes contre la bande de Ghaza. Signe que Tel-Aviv na va pas obtempérer aux injonctions de la communauté internationale, l'armée israélienne a appelé hier les habitants de plusieurs localités du nord de la bande de Ghaza à évacuer «immédiatement» leur maison en prévision de bombardements massifs dans ce secteur à partir de 12h00. Des tracts ont été largués avertissant les populations du nord de l'enclave de l'imminence de l'intensification des bombardements dans cette zone. Des milliers de Palestiniens des régions nord de la bande de Ghaza fuyaient leurs foyers, emmenant le peu d'effets qu'ils pouvaient dans des conditions dramatiques, craignant un bombardement massif. Selon la radio militaire israélienne, l'armée de l'air va «passer à une nouvelle étape en lançant des attaques sans précédent» qui vont viser des rampes de lancement de roquettes à plus longue portée ayant visé Israël ces derniers jours. Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé en Conseil des ministres qu'Israël frapperait avec de plus en plus d'intensité. «Nous allons continuer à agir avec sang-froid, fermeté et responsabilité pour atteindre notre objectif qui est de ramener le calme pour longtemps», a-t-il rappelé, refusant de donner d'échéance aux opérations militaires. Pis, les dirigeants israéliens ont multiplié ces derniers jours les menaces d'une opération terrestre de grande envergure. Des chars et des pièces d'artillerie sont acheminés près de la bande de Ghaza. |
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