Jamais les
services de contrôle n'ont été aussi absents que depuis le début du ramadhan.
Du coup, l'occupation illégale de la voie publique a pris d'autres dimensions
qui confirment encore une fois que les opérations coups-de-poing effectuées
sporadiquement n'ont pas eu les effets escomptés. Après le f'tour, ce sont des
centaines de terrasses qui sont improvisées, sans que les services communaux
octroient des autorisations. Il y a deux ans, une source communale révélait que
durant la saison estivale le nombre de ces terrasses est estimé à 2.000 à Oran
ville. La même source avait révélé aussi que l'APC d'Oran ne gagne annuellement
qu'à peine 40 millions de centimes pour les quelques terrasses répertoriées,
qui ne dépassent pas la cinquantaine. Cependant, en plus du manque à gagner, ce
sont des dizaines de trottoirs qui sont illégalement squattés. La meilleure
illustration de ce désordre généralisé est observée dans les quartiers de
commerce de gros, en plus bien sûr des marchés informels à travers la ville. A
Sidi El Hasni, Les Castors ou Maraval et en l'absence manifeste des services
sensés réguler l'activité commerciale, des commerçants de gros sans scrupules
transforment le marché dès l'ouverture en un espace privé avec des palettes de
marchandises déchargées directement des camions. En déchargeant ces
marchandises de large consommation directement sur la voie publique, ces
grossistes insatiables gagnent en temps et en argent. Quant aux désagréments
causés aux piétons comme c'est le cas à la rue Soufi Zoubida, les commerçants
ne s'en soucient guère. Femmes, enfants et même des personnes âgées sont
contraints de se mêler à la circulation automobile très dense. Des habitants,
des membres de comités de quartiers et même des imams ont dénoncé cette
anarchie et, à chaque fois, les services concernés du secteur réagissent par
une ou deux actions très timides, suivies de mises en demeure sans effets. La
situation devient préoccupante pour les riverains qui s'interrogent sur les
véritables raisons de la mise en veille, ou de l'abandon, du projet de
transfert du marché de gros des produits alimentaires vers El-Kerma, annoncé
depuis plus d'une année.