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Même après
l'abrogation de l'article 27 de la loi de finances 2011 qui autorisait
l'importation de la friperie, des commerçants pratiquent toujours ce commerce
devenu illicite. Le but des pouvoirs publics en interdisant la friperie était
de relancer l'industrie du textile locale et par là même la production
nationale. Mais, sur le terrain, la réalité est tout autre. A quelques jours de
l'Aïd, les magasins de friperie sont légion. Les petites bourses optent pour
cette solution pour vêtir leurs familles quelquefois nombreuse. Ils attendent
les nouveaux arrivages pour avoir le choix et font parfois de bonnes affaires.
Après la hausse des prix des fruits et légumes, qui a marqué le début du mois de Ramadhan, une autre augmentation a été décidée annonçant l'approche de l'Aïd. La fièvre des prix a touché les vêtements. Devant cet état de fait, les parents qui n'arrivent pas à joindre les deux bouts se ruent actuellement vers la friperie «de luxe», en vue de satisfaire les demandes de leurs enfants. La friperie est le reflet parfait de la triste réalité économique qui se traduit par la baisse du pouvoir d'achat du citoyen algérien. Hommes et femmes y passent des heures entières à trier de grandes quantités de linge entassées pour y dénicher la perle rare, celle qui ne paraît pas friperie et qui ferait l'affaire devant la grande famille le jour de l'Aïd. «Dans certains cas, ils trouvent des articles de marque, jamais utilisés auparavant et qui ont été orientés vers le marché de gros en raison d'un défaut de fabrication», dira un vendeur de «Bala». C'est la ruée, ou presque, vers les boutiques de friperie, devenues, ces dernières années, une destination privilégiée des ménages. «C'est la misère qui pousse à la fripe», ajoute le vendeur. Au-delà des prix accessibles pratiqués dans les boutiques de friperie, la qualité du produit proposé est aussi mise en avant, à telle enseigne que même des gens aisés fréquentent régulièrement les lieux. «On y trouve de tout, pour tous et pour toutes les bourses. Que ce soit hommes, femmes, adultes ou enfants. Des habits classiques aux accoutrements dernière tendance», dira une autre dame. Ça va de 100 dinars à 1.000 dinars. «Chemise à 200 dinars, pantalon à 400 dinars, baskets à 300 dinars. Avec 1.000 dinars, j'ai réussi à habiller mon fils», rapporte tout sourire cette mère de cinq enfants. La friperie reste la source d'approvisionnement des milliers de familles à Oran en vêtements usagés. «La friperie est, pour nous les pauvres, notre seul moyen d'acheter des vêtements à des prix abordables», affirme une autre dame. D'énormes quantités de friperie continuent d'atterrir à Oran. En 2011, le gouvernement a décidé l'interdiction d'importation de chiffons usés. Son application est toutefois sur deux poids, deux mesures. D'un côté, la suppression de l'importation de vêtements utilisés peut effectivement inciter les producteurs de textiles à réinvestir dans ce créneau. Par ailleurs, l'autre aspect qui a valu l'interdiction de la friperie, c'est le côté hygiène qui laisserait à désirer. Des allergies et urticaires peuvent être à l'origine du port de ces vêtements qui ont été portés auparavant et qui n'ont pas nécessairement fait l'objet de désinfection méticuleuse. Pour ce qui est des pantalons et des hauts, la gravité est moins importante, étant donné que les consommateurs peuvent les laver une fois achetés et l'allergie peut être sans gravité. |
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