Un grand petit tour et l'idée est bien faite sur la présence de la datte d'Algérie, à Montréal, sur les étalages des grandes surfaces en général mais d'une manière bien particulière dans celles relevant du secteur libanais.

La datte d'Algérie, appelée et étiquetée également «Datte d'Afrique», a envahi ces premiers jours du mois de Ramadhan les rayons et, bien souvent, à des prix qui défient toute concurrence, tout au moins ici au Québec. Bien conditionnée, bien présentée, la Deglet Nour est vendue à six dollars la boîte d'un kilogramme. Le prix est légèrement inférieur pour la pâte de datte beaucoup plus prisée pour les gâteaux de l'Aïd El Fitr, soit cinq dollars. Les petites barquettes de 200 g, moins d'un dollar et demi. Voilà côté bourse.

Côté écoulement du produit, ce n'est vraiment pas la bousculade. Les paquets de dattes exposés attendent sagement preneurs qui, d'une manière générale, sont musulmans. Et donc, il est clair que la Deglet Nour d'Algérie reste disponible durant tout le mois de Ramadhan et parfois même au-delà.

Mais, il n'y a pas très longtemps, la datte d'Algérie était tout simplement introuvable sur le marché québécois. Et bien heureux étaient ceux qui voyageaient en Algérie pour se sucrer la bouche... Mais à quel prix !

Pourtant, dans les années 90, Deglet Nour, la transparente qui laisse apparaître le noyau, faisait fureur et son commerce semblait bien maîtrisé. Bien maîtrisé jusqu'au moment où les années noires sont venues bousculer la transparence et céder place non seulement à la spéculation mais aussi, et surtout, au pire trafic illicite forçant les prix jusqu'à donner la chair de poule et faire dresser les cheveux sur la tête. Cela se passait aux différentes portes de l'Algérie, à l'est comme à l'ouest, au nord comme au sud pour ensuite prendre les airs vers d'autres destinations pour être vendues à moindre coût... A ce rythme, il faut croire que, peut-être, un jour la datte d'Algérie sera exportée en Algérie par des Algériens à partir d'autres pays. Une sorte de retour à l'envoyeur pour faire mieux fructifier les devises étrangères en... Algérie. Une autre face des places de «La Bourse d'Algérie» pour mieux se sucrer le bec.