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Alors
que le directeur de cabinet de la présidence Ahmed Ou yahia boucle le cycle des
consultations sur la révision de la Constitution qu'il a entamé il y a près
d'un mois, les opposants à la démarche du pouvoir n'ont pas dételé et
s'activent à donner une suite pratique au rassemblement auquel ils sont
parvenus qui leur a permis d'organiser le 10 juin dernier la conférence
nationale de la transition qui fut un incontestable succès politique.
Il est question dans les tractations qui se déroulent dans ce camp de la création d'un bloc de l'opposition. D'étoffer en somme le noyau constitué initialement par les seuls partis et personnalités politiques membres de la Coordination nationale pour les libertés et la transition démocratique (CNLTD) qui ont eu jusque-là l'initiative de fédérer les rangs des opposants au pouvoir. L'élargissement envisagé par eux peut apparaître aisé à réaliser du fait qu'il s'est dégagé un consensus entre les participants à la conférence du 10 juin, qui a donné l'impression qu'ils ont convenu de mettre une sourdine à leurs divergences et différends. Dans la pratique, il s'avère que les démons de la division n'ont pas été exorcisés pour certains de ces acteurs politiques qui persistent à se prévaloir de la réticence à faire partie d'un bloc hétérogène au plan doctrinal. La CNLTD poursuit certes ses contacts et discussions avec ses autres partenaires pour tenter de les convaincre qu'il y a nécessité pour le front de l'opposition auquel a donné lieu la conférence du 10 juin de se consolider face au pouvoir et cela par leur intégration active dans une structure de coordination. L'activisme de la CNLTD ne semble pas pour autant avoir abouti au résultat escompté. Ce qui expliquerait que la CNLTD se garde d'annoncer la tenue sous peu d'une autre rencontre nationale du type de celle du 10 juin dernier. Les difficultés rencontrées par la CNLTD à faire partager sa démarche ne l'ont pas pour autant découragée et elle persiste à faire évoluer sa coordination en un bloc de l'opposition qui aurait pour base de référence et d'action, la plateforme politique adoptée lors de la conférence de l'hôtel Mazafran à l'enrichissement de laquelle elle s'est attelée parallèlement à travers une synthèse des avis et propositions formulés par les participants à cette rencontre. La question est de savoir si comme les membres de la CNLTD, les autres segments de l'opposition, partis et personnalités politiques ayant répondu à son invitation le 10 juin, sont déterminés à s'engager dans le combat politique contre le pouvoir autrement qu'en faisant savoir qu'ils sont dans l'opposition à celui-ci. La CNLTD a le mérite d'avoir compris que l'opposition au pouvoir n'a de chance de peser sur les événements qu'en se rassemblant et à parler d'une voix sur les solutions à apporter à la crise nationale. Ce n'est en effet qu'en agissant de la sorte qu'elle pourra dissiper les préventions que suscitent certains de ses acteurs dont la passivité a fini par jeter sur eux le discrédit populaire. Pour y parvenir, ceux qui en sont frappés doivent démontrer dorénavant qu'ils sont décidés à « mouiller le maillot » en s'engageant ouvertement et sans calcul de « carrière » dans l'opposition active publiquement assumée. |
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