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RELIZANE: Il y a une vie après? le f'tour

par E. Yacine

Si les rues, places et les lieux publics sont déserts durant toute la journée, les Relizanais, contrairement aux autres mois de l'année, ont osé ou sont résignés à changer d'habitude, en renversant les rôles et les rythmes. Depuis le début du mois de Ramadhan, une grande partie de la vie sociale des Relizanais se déroule la nuit. Pratiquement, rien ne se fait durant les longues journées d'été. Les citoyens ont limité leurs mouvements au strict minimum et préfèrent tout laisser pour l'après-f'tour. Durant la journée, les habitants ne s'aventurent à l'extérieur que pour faire leurs emplettes, souvent à la va-vite. Une besogne synonyme aussi de «corvée» pour bien des habitants, obligés de sortir pour subvenir aux besoins du «f'tour tant attendu».

«N'étaient-ce les besoins de la marmite, je ne mettrais pas le pied dehors», dira, catégorique, un jeune employé d'une administration publique, qui se prélasse dans un interminable congé jusqu'à la fin du mois de Ramadhan. «La chaleur et la soif m'empêchent de circuler ou de faire des efforts durant la journée», ajoute notre interlocuteur, révélant avoir tout abandonné et reporté pour l'après-carême. Outre le marché et l'épicier du coin, endroits relativement fréquentés, les citoyens ne sortent également de chez eux que pour régler leurs affaires dans les différentes administrations. Et là encore, l'affluence a beaucoup diminué. «Hormis les premiers jours de Ramadhan où l'on a accueilli une foule impatiente et importante, la pression, ces derniers jours, a beaucoup baissé», souligne un préposé au guichet, dans une commune. Depuis le début du Ramadhan, des citoyens mènent une véritable vie de noctambules. A la nuit tombée, les localités et villes du pays fourmillent de monde. Certains ne dorment qu'à l'aurore, soit plus d'une heure après le s'hour et ce, afin de pouvoir dormir jusqu'à une heure tardive de la journée. Tout compte fait, les citoyens profitent à merveille de ces nuits animées et trouvent beaucoup de plaisir dans ce nouvel ordre, où les deux sexes flânent, tard la nuit, sans crainte ni arrière-pensée.