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A l'appel des
représentants de la société civile des ksours du M'zab épaulée par des comités
de quartiers et des organisations de jeunesse, des dizaines de citoyens se sont
rassemblés hier devant le siège de la wilaya pour dénoncer «l'absence de
sécurité dans la région» et «les promesses non tenues des pouvoirs publics».
Initiée par différentes associations de quartiers et autres représentants de la
société civile des ksour du M'zab, cette marche, dont le coup d'envoi a été
donné à partir de la place du marché de la ville, a vu la participation de plus
de 2.000 personnes, selon les services de police, et de 4.000 selon les
organisateurs. Brandissant des banderoles sur lesquelles il était notamment
écrit «Halte à l'impunité», «Halte aux promesses non tenues», «La vérité sur
les crimes commis», ainsi que l'emblème national et l'étendard amazigh, les
manifestants, toutes souches sociales confondues, ont exprimé leur protestation
contre «l'absence de sécurité» dans la région.
Une délégation représentant les protestataires et les acteurs locaux a été reçue par le wali auquel elle a transmis les préoccupations et revendications des protestataires, en tête desquelles le «retour immédiat au calme et à la sécurité dans toute la vallée du M'zab », selon Khodir Babaz, député RND et membre de la cellule de coordination et de suivi des évènements de Ghardaïa. Le wali de Ghardaïa a reçu ensuite les membres du conseil «El-Kourti», la plus haute instance en matière sociale, politique et culturelle de la société mozabite. Des représentants de la communauté mozabite à Alger se sont rassemblés devant la Maison de la presse «Tahar Djaout» à Alger, dénonçant la dégradation des conditions sécuritaires dans la wilaya de Ghardaïa, brandissant des pancartes sur lesquelles où on pouvait lire « la stabilité de Ghardaïa est la stabilité de l'Algérie », ou encore « où sont les promesses de M. Sellal ». Ce rassemblement de la colère intervient au moment où un important dispositif de sécurité est déployé dans la région, en proie depuis plusieurs mois à des violences intercommunautaires. Même si un retour progressif à la normale est constaté et reconnu par les Ghardaouis eux-mêmes, le gouvernement de Abdelmalek Sellal a promis de rétablir la paix et de mettre fin aux affrontements. Dimanche dernier, premier jour de ramadhan, un étudiant de 19 ans a été tué à coups de pierres et de projectiles, remettant de l'huile sur le feu dans une région où le feu de la fitna a du mal à s'éteindre. Pour rappel, de violentes échauffourées récurrentes avaient secoué depuis le mois de janvier la région de Ghardaïa. De nombreuses personnalités politiques, religieuses, sportives ont usé de leur pouvoir pour mettre fin à ces échauffourées par le dialogue et le rapprochement entre les parties du conflit. Dans une plateforme de revendications, la société civile mozabite réclame pour sa part la constitution d'une commission d'enquête neutre composée des différents représentants des institutions républicaines et de personnalités nationales connues pour leur compétence et leur expérience. L'application de la loi contre les criminels et les fauteurs de troubles est l'autre exigence des représentants de la communauté mozabite qui veulent également déterminer les responsabilités dans les douloureux évènements de la wilaya de Ghardaïa. Dans la plateforme remise au wali, la société civile ghardaouie revendique, par ailleurs, l'annulation de toutes les poursuites contre les personnes arrêtées alors qu'elles défendaient de façon légitime leur intégrité physique, leurs biens et leur mémoire, de même qu'elle réclame l'indemnisation des familles des neufs victimes des évènements de la région depuis janvier dernier. |
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