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La mauvaise
qualité du lait est encore une fois dénoncée par nombre de consommateurs à
Oran. Ces derniers jours, en effet, la couleur du lait en sachet de certaines
marques commercialisées vire vers le jaune et son odeur est très mauvaise.
Cette situation est due au non-respect des normes en matière de dosage en poudre de lait. Dans certains cas, la qualité du lait en sachet est tellement médiocre que les ménages sont obligés de se tourner vers le lait en boîte, qui coûte beaucoup plus cher, 100 dinars le litre, alors que le sachet est cédé entre 25 et 30 dinars seulement. Nombre de fabricants de lait ne respectent pas le dosage de la poudre. Il faut, en effet, 110 grammes de poudre pour un litre de lait, alors que le cahier des charges de l'Office national du lait (ONIL) exige un minimum de 93 grammes. Nombreux sont les consommateurs qui se plaignent de la qualité du lait pasteurisé conditionné en sachet et doutent même de sa valeur nutritionnelle. Mais vu son prix subventionné, ce produit de base reste très demandé sur le marché. «Le lait en sachet qu'on consomme n'est en réalité qu'un liquide blanchâtre. Cette situation s'est accentuée depuis plusieurs semaines, notamment avec la hausse de la demande durant ce mois de Ramadhan», dira une ménagère. En effet, certains transformateurs produisent du lait d'une qualité très médiocre, car la quantité de poudre utilisée ne répond pas aux normes. Le quota de la poudre de lait, l'exigence de la hausse du prix du lait en sachet sont les points de discorde et les points importants des revendications de certains transformateurs de lait qui profitent de la situation. Le dindon de la farce reste toujours le consommateur, qui boit, souvent, du lait en sachet de mauvaise qualité chèrement payé. L'inutilisation du lait cru figure aussi parmi les causes de cette situation. En effet, la filière lait connaît une sensible et constante évolution en matière de production à Oran. La collecte du lait à Oran a connu une augmentation de 50% par rapport à l'année précédente. 33 millions de litres de lait ont été collectés, l'année écoulée, contre 22 millions de litres en 2012. Cette amélioration a pour origine plusieurs facteurs, notamment les mesures prises par l'Etat, qui avait décidé alors d'encourager l'intégration du lait cru dans le système de production pour réduire la facture de l'importation de la poudre du lait. Pour inciter les transformateurs à intégrer le lait cru, une prime a été introduite, en plus de la prime d'incitation déjà en vigueur, aux collecteurs de lait cru. La wilaya d'Oran dispose de 7.000 vaches laitières. La Banque algérienne de développement rural (BADR) va investir quelque 78 milliards pour l'importation de 3.000 vaches laitières. Avec l'exploitation de l'ensemble des vaches, la direction des services agricoles table sur une production de 64 millions de litres de lait, d'ici quelques années. Toutefois, les mesures du gouvernement ne semblent pas avoir produit les résultats escomptés au niveau de certaines régions. La difficulté de la collecte du lait cru réside dans la localisation des laiteries par rapport aux élevages et à l'habitude acquise par certains transformateurs de recourir systématiquement à la poudre de lait. |
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