|
Envoyer à un ami |
Version à imprimer |
Version en PDF
C'est parti pour le gaz de schiste : le groupe Sonatrach compte forer
cette année quatre puits d'exploration du gaz de schiste dans les bassins
d'Ahnet et Illizi, après l'autorisation accordée par le Conseil des ministres
au groupe pétrolier public de mener un programme de forage de 11 puits étalés
sur 7 à 13 ans.
Sonatrach compte, en effet, forer 117 puits en effort propre en 2014, dont quatre puits pour la recherche et l'exploration du gaz de schiste, précise-t-on auprès du groupe pétrolier. Le Conseil des ministres avait donné, en mai, son accord pour le lancement des procédures requises en direction des partenaires étrangers selon l'APS. «Les projets d'accords pour entamer les prospections seront soumis le moment venu à la décision du Conseil des ministres», avait souligné un communiqué du Conseil des ministres. Selon le communiqué, les premières indications disponibles laissent entrevoir des capacités nationales «appréciables» en gaz et huile de schiste ainsi que des perspectives «prometteuses» en termes de quantités récupérables. En 2012, Sonatrach avait déjà réalisé le premier forage schiste à Ahnet, situé au sud d'In Salah, un puits expérimental qui lui a permis d'approfondir davantage ses données sur les réserves gazières non conventionnelles de ce bassin. Les études croisées menées sur ce gisement par la Sonatrach et aussi par des bureaux de consulting internationaux ont permis au groupe d'avoir une meilleure estimation du potentiel du sous-sol «qui sont très encourageantes», selon la même source. Outre Ahnet, l'Algérie compte six autres bassins renfermant le gaz de schiste, selon une étude réalisée par le département américain de l'énergie (DoE) en collaboration avec la firme américaine Advanced Resources International, une société de consultants des industries des hydrocarbures à l'échelle internationale. Il s'agit des bassins de Mouydir, Berkine-Ghadamès, Timimoun, Reggane et de Tindouf qui contiennent des réserves techniquement récupérables, précise la même étude. Cette annonce de Sonatrach intervient en pleine polémique sur les dangers que peut représenter l'exploitation du gaz de schiste, des voix s'étant élevées pour dénoncer cette décision. En face, d'autres avis soutiennent que l'exploitation du gaz de schiste ne représente aucun danger. Dernière déclaration en date, celle du ministre des Ressources en eau Hocine Necib à partir d'Oran. Les techniques d'exploration et d'extraction de gaz de schiste «ne constituent aucune menace sur les réserves hydriques» de l'Algérie, avait déclaré le 26 juin dernier le ministre. «Dans la technique de fracturation hydraulique, les eaux utilisées peuvent être récupérées et recyclées à un taux minimal de 80%», avait précisé le représentant du gouvernement au cours d'une conférence de presse, en marge du 2ème séminaire sur la stratégie de l'eau en Méditerranée occidentale. Le ministre de l'Energie, Youcef Yousfi, avait dénoncé, de son côté, le 21 juin dernier à Alger des «tentatives de déstabilisation» du pays qui sont à l'origine de l'opposition à l'exploration du gaz de schiste, décidée dernièrement par les pouvoirs publics. S'adressant à la presse en marge d'une journée de vulgarisation des hydrocarbures non conventionnels, M. Yousfi a indiqué que l'Algérie, «accusée de nationalisme énergétique», fait objet de «tentatives de déstabilisation» qui visent à l'empêcher d'exploiter son potentiel en hydrocarbures. «Il nous a apparu utile et nécessaire que ceux qui contribuent à forger l'opinion publique sachent parfaitement où se situe l'intérêt vital du pays et où se cachent les tentatives de déstabilisation», a déclaré le ministre à l'adresse des journalistes de la presse nationale, présents à cette rencontre. Le ministre a ajouté que ces «tentatives de diabolisation» du schiste visaient les pays producteurs qui prônent «le nationalisme énergétique» pour asseoir leur souveraineté sur leurs ressources naturelles. |
|