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L'Algérie
doit-elle suivre l'exemple des Américains, réputés fidèles à l'esprit de la
libre entreprise et qui ne se sont nullement gênés pour se lancer dans
l'exploitation de pétrole et de gaz de schiste à grande échelle, ou se référer
à la démarche des Allemands qui veulent interdire l'exploitation du gaz de
schiste jusqu'en 2021, et celle des français qui, eux, l'ont carrément
interdite ?! Le monde semble divisé sur la question. Quoique la sagesse
l'emporterait du côté européen, on ne peut pas classer dans le tort la position
américaine.
Certes, les effets de cette technologie, en l'occurrence la fracturation hydraulique consistant en l'envoi de produits chimiques à haute pression à mille mètres sous terre pour faire exploser la roche et libérer le gaz ou le pétrole, font peser de graves risques sur l'environnement, mais rien ne corrobore pour l'instant de tels dégâts qui se feraient immanquablement jour, selon les craintes des écolos. C'est pour cela, d'ailleurs, que Berlin a pris soin de repousser à 2021 l'exploitation du gaz de schiste, afin de donner au moins le temps que les effets de la technologie sur l'environnement puissent être analysés profondément. Bien sûr, en 2021, un rapport devrait faire à nouveau le point sur l'état des lieux autour de l'utilisation de cette technologie, et le législateur allemand se pencherait ce jour-là sur la loi, avec sous la main toutes les données nécessaires qui lui permettraient de décider sans risque de se tromper. Même sans preuves tangibles, dans l'immédiat, qui confondraient la nouvelle technologie de l'extraction non conventionnelle de gaz de schiste contenu dans les roches sédimentaires, le gouvernement allemand prend les inquiétudes de la population très au sérieux : la protection de la santé et de l'eau potable ont priorité absolue. Chez nous, la nécessité ou l'urgence n'étant pas suspendue telle l'épée de Damoclès sur la tête de nos gouvernants, la démarche à suivre devrait répondre aux priorités de l'heure. Le gaz de schiste peut bien attendre quelques années encore. Dossier controversé, voire épineux, sous d'autres cieux, l'exploitation du gaz de schiste ne rencontre pourtant aucune résistance chez nous. Hormis des explications techniques et scientifiques, accompagnées d'inquiétudes se focalisant sur la pollution que pourraient causer les produits chimiques utilisés, notamment dans la nappe phréatique, la population et les écolos sont tenus loin des débats. Sonatrach annonce sur un ton presque routinier, anodin, qu'elle compte se lancer dans un important programme de forage en 2014. Ce n'est pas une surprise, dès lors que le feu vert pour mener un programme de forage de 11 puits a été donné au groupe pétrolier public par le Conseil des ministres au mois de mai dernier et que le premier forage schiste expérimental a été réalisé en 2012 à Ahnet, situé au sud d'In Salah. Des voix, pas assez fortes, ni trop convaincantes, se sont élevées donc pour dénoncer le recours à l'exploitation du gaz de schiste en Algérie, alors que les richesses souterraines regorgent de pétrole et de gaz qu'on exploite depuis des décennies sans user de cette méthode d'extraction qualifiée de non conventionnelle, dangereuse pour l'environnement. |
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