Kara Omar Bakir, député sous la bannière du RND et membre du Conseil des notables ibadites de Ksar Ghardaïa, vient, dans une correspondance adressée au Premier ministre Abdelmalek Sellal, rappeler «l'urgence de concrétiser sur le terrain de la réalité» les décisions prises lors de la visite du PM dans cette wilaya le 14 juin dernier.

Le parlementaire insiste surtout sur l'urgence pour «l'Etat algérien de remplir l'une de ses missions régaliennes, à savoir l'instauration de la paix et de la concorde civile dans la capitale du Mzab». En effet, vingt-quatre heures après la réaction du Conseil des notables ibadites, suite à l'assassinat dimanche d'un jeune Mozabite, le parlementaire Kara Omar Bakir, tout en reconnaissant les efforts déployés par les autorités centrales et locales pour la protection des personnes et de leurs biens, insiste pour dire que c'est le «seul moyen de rétablir la sérénité dans cette wilaya tourmentée et permettre la reprise de l'activité économique et sociale», est-il écrit dans la lettre adressée au PM Abdelmalek Sellal. L'arrestation du ou des auteurs du crime du jeune Aouef El Yesaâ, tué dimanche, premier jour de ramadhan, à coups de pierres et de projectiles, la mise hors d'état de nuire des barons de la drogue et les bandes de malfaiteurs et la «cessation immédiate des dépassements de certains membres des services de sécurité et de l'administration locale» sont les principales revendications listées dans la lettre envoyée à Abdelmalek Sellal. La nécessité d'assurer une paix durable dans la ville de Ghardaïa est «devenue une urgence absolue, après avoir déploré huit victimes depuis le début des événements», écrit le député RND, ajoutant que la zone industrielle « doit être protégée avec l'installation d'un poste de police et d'une unité de la protection civile».

La recherche et la restitution des biens « volés des maisons et des commerces par des bandes de voyous » et l'indemnisation des familles et des commerçants lésés constituent l'autre revendication « non négociable » des représentants de la communauté mozabite, selon Kara Omar Bakir. Ce dernier, dans sa lettre adressée sous le sceau de l'urgence au Premier ministre, Abdelmalek Sellal, réclame également l'installation en urgence des caméras au niveau des principales rues et quartiers de la ville de Ghardaïa, la sécurisation des entrées et sorties des élèves des établissements scolaires, l'institution de nouvelles brigades de gendarmerie et de sûretés urbaines, l'installation d'un cantonnement militaire dans la zone de « Laâdiraa », en proie à des attaques répétitives contre des agriculteurs, la libération des jeunes injustement détenus et l'octroi du statut de victime de la tragédie nationale aux victimes des événements de Ghardaïa.

La dimension historique et culturelle n'est pas en reste dans les revendications du représentant du Conseil des notables ibadites qui réclame notamment une protection des sites historiques contre toute forme de dégradation, l'institution d'un musée national de la culture mozabite et la création d'une direction au niveau du ministère des Affaires religieuses et des Wakfs, chargée du rite et de la pensée ibadite. La lettre, adressée au Premier ministre, contient d'autres revendications d'ordre économique et social, comme la création d'un centre médical pour malades chroniques, d'un réseau anti-incendie indépendant, la construction de nouvelles salles omnisports et de marchés de proximité en dehors de la vallée du Mzab.