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Les marchés de proximité font encore parler d'eux

par A. Mallem

Convoqués à la fin de la semaine écoulée par la direction du Patrimoine de l'APC pour prendre possession des documents administratifs relatifs à l'attribution des locaux du nouveau marché de la cité Boussouf, des membres délégués du comité des commerçants nous ont contactés hier pour exprimer leur étonnement et s'indigner à propos de cette démarche des autorités communales qui, selon eux, intervient très tard en ce premier jour du Ramadhan. «Alors que le marché est toujours fermé, expliquent-ils, que la plupart de nos collègues n'ont pas retiré les cahiers des charges, et pour cause ce document est très contesté par l'ensemble des commerçants, nous venons d'être invités à ouvrir les locaux et commencer aussitôt à travailler. Pourquoi avoir attendu le premier jour du Ramadhan pour nous convoquer, et par téléphone encore, alors qu'aucun de nous ne s'est préparé à cette éventualité, que nous n'avons pris aucune disposition pour achalander nos stands, pour nous approvisionner en marchandises, etc. ? Et puis, les responsables de la commune savent pertinemment que la plupart des problèmes que nous avions soulevés auparavant n'ont pas été pris en charge», se sont plaints les délégués en indiquant que la plupart des commerçants ont déclaré leur intention de ne pas répondre à la convocation de la direction du Patrimoine. Joint au téléphone hier, le directeur du Patrimoine de la commune, M. Dokkari, a jugé que les commerçants concernés ne sont pas obligés d'ouvrir leurs locaux dès le premier jour du Ramadhan, mais qu'ils ont été appelés pour se préparer en conséquence. «Nous les avons effectivement convoqués pour prendre possession des documents administratifs d'attribution et commencer à travailler. S'ils se plaignent d'être appelés à l'improviste, cela ne constitue pas une excuse car ils peuvent commencer à équiper leurs locaux, les achalander et commencer ensuite à travailler. Pour nous, ajoute le directeur du Patrimoine, il n'y a plus aucun problème car les locaux sont tout à fait prêts et le marché peut ouvrir». Il indiquera ensuite que «la nomenclature des activités établie par la commission de daïra a été arrêtée et remise aux commerçants». Il reste néanmoins quelques cas, trois ou quatre, à régler au fur et à mesure, mais il ne faut pas que cela soit un prétexte pour se dérober, estimera-t-il encore. Il finira par indiquer que l'ensemble des locaux, soit 21 locaux et une soixantaine de carrés, ont été attribués.

Mais les intéressés ne sont pas d'accord. Ils continuent à soulever les conditions d'exercice contenues dans le cahier des charges qu'ils ont qualifiées «d'extravagantes et d'insurmontables». Et de se plaindre que «les vœux des commerçants n'ont pas été respectés». Parmi eux, disent-ils, «il y en a par exemple qui ont proposé la vente de cosmétiques et on leur a imposé le métier de boucher pour lequel ils ne sont pas formés». Et de citer plusieurs autres exemples de ce type. «Comment voulez-vous qu'on soit motivés pour aller dans cette place ? Nous préférons de loin rester là où nous sommes: dans la rue», ont-ils dit à la fin. Au bout de notre entretien, des commerçants ont déclaré néanmoins leur intention de répondre à la convocation de la direction du Patrimoine. «Demain, on viendra vous rendre compte des résultats et vous jugerez pas vous-mêmes», nous ont-ils promis. Aujourd'hui, donc, premier jour du Ramadhan, la situation dans ce domaine est pratiquement la même dans toutes les communes. Nous avons pris comme exemple la commune de Aïn Abid où le maire, M. Faouzi Boumendjel, nous a annoncé que deux marchés de proximité, dont la construction est terminée, vont ouvrir durant la première semaine de Ramadhan, l'un à la cité des 300 logements et l'autre à Draibina. Constituées chacune de 22 locaux et 18 stands, ces deux structures commerçantes vont être renforcées par les locaux aménagés dans l'ancien Souk el-fellah situé au centre de la ville et comprenant 26 stands qui seront attribués aux commerçants informels qui ont été recensés dernièrement. Toutefois, et pour être complets sur ce chapitre, signalons les 3 marchés de proximité qui ont été ouverts par la commune d'El-Khroub au cours de la semaine au niveau de la nouvelle ville Ali Mendjeli. Mais est-ce que cela est suffisant pour la wilaya ? La question est posée et les populations attendent l'ouverture des 30 marchés de proximité dont la construction est terminée et les listes des bénéficiaires arrêtées comme cela a été indiqué lors du conseil exécutif de wilaya tenu le 27 avril dernier.