En cette période où les responsables locaux s'activent à mobiliser tous les moyens pour la réussite de la saison estivale, on s'interroge sur le phénomène des animaux errants qui a déjà pris de l'ampleur dans certaines cités à Oran. Après les chiens, ce sont les sangliers qui menacent les habitants de la ville. Les usagers de la route qui relie le vieux quartier de Sidi El-Houari et Les Amandiers, à l'ouest de la ville, sont surpris, ces derniers jours, par ces bêtes qui investissent la route et, en particulier, juste après le coucher du soleil. Vu sa proximité avec un massif forestier, cet endroit est devenu le fief des sangliers. Une grande panique s'est emparée des automobilistes, surtout que le risque des accidents au niveau de cette route très fréquentée est énorme, vu la présence de ces bêtes sauvages. Selon les connaisseurs, la chaleur et le manque de nourriture poussent ces animaux à la recherche de sources d'eau et de restes, notamment dans les poubelles. Les sangliers migrent ainsi des montagnes vers les plaines et notamment les zones agricoles où la nourriture est à portée de groin.         Ces derniers, en quête de nourriture et surtout d'eau en cette sécheresse, ne s'arrêtent devant aucun rempart. Beaucoup de citoyens souhaitent voir les responsables locaux procéder à l'organisation de battues pour leur épargner le risque d'être attaqués par ces bêtes qui circulent toujours en troupeau.

Leur présence a été aussi signalée par les usagers de la route de la corniche supérieure. Les risques des accidents de la circulation sont autant plus grands au niveau de cette route de près de 10 kilomètres et qui manque d'éclairage.

Ces omnivores, qui prolifèrent d'une façon spectaculaire, sèment continuellement effroi et frayeur parmi la population, surtout les agriculteurs qui tirent la sonnette d'alarme depuis qu'ils ont constaté une recrudescence des dégâts à leurs cultures. Il faut dire aussi que les sangliers, écumant les champs, n'hésitent pas à effectuer des descentes vers les périphéries des villages à la recherche de nourriture. De ce fait, plusieurs personnes dans la région de Boutlélis, El-Ançor, Mers El-Kébir, entre autres, témoignent avoir vu ces bêtes en nombre impressionnant roder pas loin des villages. Pis encore, ces animaux sèment la peur et l'inquiétude chez les habitants. Ces derniers nous ont fait part de cette véritable menace pesant sur leur vie, notamment très tôt le matin ou dans la soirée. Pour rappel, après la multiplication des dégâts causés par les sangliers et les plaintes des agriculteurs et des citoyens, la conservation des forêts a organisé, le mois de décembre dernier, une campagne de lutte contre ces bêtes. Des opérations de chasse ont été programmées au niveau de 18 communes réparties sur le territoire de la wilaya. La campagne a été clôturée le mois de mars dernier.         La population des sangliers croît de manière exponentielle, ce qui entraîne des conséquences dramatiques pour les agriculteurs. Dans plusieurs communes, les récoltes qui ont été réalisées sont à la merci des groins de ces bêtes. Rien n'est épargné, ni les légumes, ni les fruits, ni les céréales, encore moins les olives, les pousses d'herbes et les conduites du système d'irrigation et les ruches d'abeilles. Le nombre de sangliers a pris une telle ampleur, ces derniers mois, qu'il est devenu un vrai casse-tête pour les agriculteurs qui ne savent plus à quel saint se vouer pour s'en débarrasser.

La fertilité des laies et l'abondance de nourriture sont, de l'avis de tous, les principales causes de cette prolifération hors du commun. Dès la tombée de la nuit, des hordes pouvant atteindre la vingtaine de têtes sortent d'on ne sait où et investissent les champs pour ne les quitter qu'au petit matin, l'estomac plein de fruits et de légumes.

Un sanglier adulte peut facilement dévorer jusqu'à 50 kg de nourriture en une seule nuit, ce qui fait de lui l'animal sauvage le plus ravageur pour l'agriculture. Sur la route nationale N° 11 reliant les wilayas d'Oran et Mostaganem, nombreux sont les automobilistes qui ont été surpris par la traversée subite des hordes de sangliers, phénomène qui a causé plusieurs accidents dans le passé.